@Ahekida

Dans un coin sombre d'une forêt du nord se cache une jeune femme. Cette dernière est connue pour avoir une passion pour l'écriture et le graphisme.
Rentrez dans sa forêt pour découvrir son art et ses passions.

Etat des commandesBBcodes : 3/3 (Fermées)
Moodboards : 0/3 (Ouvertes)
OS : 1/2 (Fermées)

Commandes

Vous pouvez retrouver ici tout ce que je fais en terme de commandes. Sachez qu'il y a des commandes gratuites et des commandes payantes.

Statut des commandesBBcode : 2/3 (Fermées)
Moodboard : 0/3 (Ouvertes)
OS : 1/2 (Fermées)

Art-Trade

Qu'est-ce qu'un art-trade ?

Il s'agit d'un échange d'art. Je fais un texte, un bbcode ou un aesthetic en échange de tout type d'art.

Comment ça se passe ?

Il suffit de m'envoyer un message sur discord en spécifiant que vous voulez faire un art-trade. Je suis assez réactive dessus.Tag discord : Arŧemis#8546Comme pour les commandes, il faut la fiche d'OC, les images et toutes les infos importantes pour effectuer l'échange.

Réservations

Elles sont aussi marquées dans les autres sections, pour ne pas dépasser les slots et être surchargée.

Le nombre d'étoiles évoque l'avancée de l'OS :
☆☆☆☆☆ : Commande prise
★☆☆☆☆ : Recherches des images et de la template / Trame en cours
★★☆☆☆ : Premier jet en cours
★★★☆☆ : Corrections en cours
★★★★☆ : Second jet en cours
★★★★★ : Commande rendue

BBcode- FerméesMoodboard-OS- Fermées

BBcode

Qu'est-ce qu'un bbcode ?

Il s'agit d'un code permettant de mettre en forme votre message sur le forum ou votre profil.Vous avez la possiblité d'en trouver des gratuits juste ici :BBcode en libre-service

Comment commander ?

Il suffit juste de remplir le formulaire suivant :Formulaire de commandeVous pourrez préciser si vous voulez un bbcode pour un message pour le forum, pour un profil ou pour une signature.

Qu'est-ce que je peux faire ?

Je fais principalement des codes pour des messages pour le forum, mais je suis aussi en capacités de faire des profils ou des signatures.

Le prix ?

C'est gratuit !

Quelques exemples

Réservations

Le nombre d'étoiles évoque l'avancée de l'OS :
☆☆☆☆☆ : Commande prise
★☆☆☆☆ : Recherches des images
★★☆☆☆ : Premier jet en cours
★★★☆☆ : Corrections en cours
★★★★☆ : Second jet en cours
★★★★★ : Commande rendue

Slot 3/3- Ehelya ☆☆☆☆☆
- Juliah ☆☆☆☆☆
- Yunaa ☆☆☆☆☆
Liste d'attente-
-
-

BBcodes en libre-service

Vous pourrez retrouver plusieurs bbcodes en libre-service. La seule chose qui vous est demandée en échange, c'est de ne rien modifier, de ne pas vous attribuer le mérite de mes créations et de me citer.

BBcode Doré


[center][color=#b99905][small][i][img]https://zupimages.net/up/23/06/t74d.png[/img]

Texte

[img]https://zupimages.net/up/23/08/0rlu.png[/img]
[small]@Artemis[/small][/i][/small][/color][/center]

BBcode Floral 1


[center][color=Slategray][i][url= https://www.pinterest.fr/pin/30469734970394588/][img]https://zupimages.net/up/22/19/fqtl.png[/img][/url]


Texte

[url=https://www.freepik.com/premium-vector/dividers-collection-with-floral-ornaments_2378362.htm][img]https://zupimages.net/up/22/19/ad9l.png[ /img][/url]
[url=https://www.pinterest.fr/pin/103582860171067166/][img]https://zupimages.net/up/22/19/lvp0.png[/img][/url]
[small][small]@Artemis[/small][/small][/i][/color][/center]

BBcode Floral 2


[center][color=#f54667][IMG]https://zupimages.net/up/22/20/pug4.gif[/IMG]

Texte

[color=#572035]Sous texte[/color]

[IMG]https://zupimages.net/up/22/20/axdo.png[/IMG]
[small][small]@Artemis[/small][/small][/color][/center]

Moodboard

Qu'est-ce qu'un moodboard ?

Il s'agit d'un collage d'image permettant de représenter un personnage, un OC, un lieu, une idée, etc.

Comment commander ?

Il suffit juste de remplir le formulaire suivant :Formulaire de commandeVous pourrez ajouter quelques détails comme une fiche d'OC, des images ou même quelques instructions.Je vous recontacterais durant la création du moodboard pour vous montrer l'avancement de ce dernier.

Qu'est-ce que je peux faire ?

Je peux faire un peu de tout. Sachez que j'aime bien faire des formats qui ne sont pas ordinaires ou à mettre des gifs.

Le prix ?

C'est gratuit !

Quelques exemples

Réservations

Le nombre d'étoiles évoque l'avancée de l'OS :
☆☆☆☆☆ : Commande prise
★☆☆☆☆ : Recherches des images et de la template
★★☆☆☆ : Premier jet en cours
★★★☆☆ : Corrections en cours
★★★★☆ : Second jet en cours
★★★★★ : Commande rendue

Slot 0/3-
-
-
Liste d'attente-
-
-

OS

Qu'est-ce qu'un OS ?

Il s'agit d'un récit plus ou moins long. Cela peut concerner vos OC, des personnages, une situation particulière.

Comment commander ?

Il suffit juste de remplir le formulaire suivant :Formulaire de commandeVous pourrez ajouter quelques détails comme une fiche d'OC, des images ou même quelques instructions. Bien sûr, je me réserve le droit de refuser une commande si je ne me sens pas capable de l'effectuer.Je vous recontacterais pour vous poser quelques questions sur ce que vous voulez, ou pour vous prévenir de l'avancée de votre commande.

Qu'est-ce que je peux faire ?

J'écris un peu de tout. Sachez juste que je suis moins à l'aise avec le nsfw et le school-story.

Le prix ?

Je fais payer à la page. Ainsi, une page sur Google doc en Times new roman taille 12 vaut 0,5 €. Cela ne prend pas en compte les images qui peuvent être insérées pour aérer le texte.Le paiement se fait sur Paypal à la fin, juste avant de rendre l'entièreté de la commande. Vous aurez le droit de faire modifier trois fois le texte gratuitement.De plus, vous pourrez avoir un aperçu de l'équivalent de la première page pour savoir si cela correspond à vos attentes.

Quelques exemples

Voici le lien vers mon compte AO3 où vous pourrez retrouver mes derniers écrits.AO3

Réservations

Le nombre d'étoiles évoque l'avancée de l'OS :
☆☆☆☆☆ : Commande prise
★☆☆☆☆ : Trame en cours
★★☆☆☆ : Premier jet en cours
★★★☆☆ : Relecture et corrections en cours
★★★★☆ : Second jet en cours
★★★★★ : Commande rendue

Slot : 1/2 (FERMÉES)- Kaeen ★★☆☆☆
-
Liste d'attente-
-

OC

Voici la liste de mes OC. Ils sont classés par univers, puis par ordre alphabétique.

Amour sucré

Eldarya

Harry Potter

Moonlight Lover

Adara Spellcaster
Léna Spellcaster
Minerva Dashwood

Winx

Artémis Kimura
Louka Kimura
Daeron Olocon
Jade
Kathleen Chase
Maureen Imelnil
Shivana

Alys Fairfox

Sorcière rousse de son état, cette dernière a étudié le droit à Anteros Academy. Elle a passé une grande partie de sa vie avec Priya, avant de la quitter. Depuis, Alys est en couple avec Chani avec qui elle partage un amour pour l'ésotérisme

Dessins

OS

Lois et arrêt

Tenues (Montages)

NSFW

Lois et arrêt

Par Ahekida

Une heure du matin. Deux heures du matin. Trois heures. Quatre heures.Cela faisait plusieurs nuits maintenant que je comptais les heures, seule dans ce grand lit froid et vide. Pourtant avant tout était différent. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer entre nous …Je pense que cela remonte à cette fameuse affaire : celle de Rayan. Il a été accusé d'agression sexuelle sur une élève : abus de pouvoir. C'était le mari de mon amie Eden, ils avaient eu une fille ensemble. Je ne voyais pas ce professeur faire cela, mais on ne connaît jamais vraiment bien ses proches. Les loups se cachent souvent parmi les brebis.Par contre, une chose était étrange dans cette affaire : Priya. Ma copine était persuadée de sa culpabilité, et faisait tout pour le prouver, selon elle. Mais cela allait trop loin, parfois en forçant les témoignages. Elle bafouait ses principes, nos principes pour cette Renata. Cette femme avait débarqué un jour dans notre ville. De part sa renommé nationale, Priya voulait travailler avec elle. Il est vrai qu'elle est prestigieuse, à en croire les journaux, et cela serait bénéfique à ma copine d'être engagée par elle.Mais dès le début je n'avais pas sentie cette femme, trop hautaine et sûr d'elle. Une caricature des féministes extrémistes, décimant le « patriarcat ». Priya était aveuglée par elle, son aura, sa réussite et sa prestance. Mais je ne pouvais pas la laisser m’entraîner avec elle.Six heures du matin. Je finis par me lever en soufflant. Encore une énième nuit seule et sans dormir. J'avançais dans la salle de bain et me regarda dans le miroir. Mon visage faisait peur à voir. Mes cheveux roux étaient en batailles et j'avais d'énormes cernes sous mes yeux verts. Même avec un bon maquillage j'aurais dû mal à les cacher. Un soupir passa entre mes lèvres et je me décidais à me préparer, malgré l'envie de retourner sous les draps.Je pris les premiers habits qui traînait, peu m'importait maintenant. Je n'avais personne à qui plaire de toute façon. Mon téléphone sonna, me sortant de mon désarroi. Avec espoir, je le déverrouillais. Le fond d'écran me provoqua un pincement au cœur : Priya et moi-même en train de nous embrasser. Je me souvenais de ce jour, à la fin de nos études. Cela faisait tellement longtemps dans mon esprit que je n'avais pas senti ses lèvres contre les miennes. Ni son corps...Finalement, c'était une notification de mail pour la fac. Je lâchai rageusement mon téléphone avant d'aller prendre un café. J'eus plus tard un message d'Eden pour me demander comment j'allais. C'était adorable de sa part, et vu ce qu'elle traversait c'était plutôt à moi de lui demander. Je lui répondais rapidement en lui demandant des nouvelles de son côté.Mais toujours rien de la part de mon « âme soeur ».Il était l'heure de rejoindre le musée et mon travail de guide. Mes pas étaient lourds en passant devant le cabinet de ma brune. Je levais la tête vers les bureaux mais ne vit personne. Tout me rappelait mon amour. Ce banc où nous avions l'habitude de nous asseoir, ce parc où nous nous embrassions, cette aile du musées où nous nous cachions, pour jouer à des jeux interdits. Cette vie devenait un enfer pour moi, une cage dans laquelle je m'enfermais.La journée fut longue, comme les autres avant elle. Je faisais mon travail de manière machinal, avec un sourire de façade. J'écoutais à moitié mes collègues, mes amis. Même l'appétit je l'avais perdu. Mon cœur était lourd dans ma poitrine. J'étouffais.En rentrant ce soir, j'eus la surprise de voir Priya dans le canapé. Elle m'adressait un sourire, auquel je ne pu répondre, tellement frustrée par son manque d'attention à mon égard. Mais elle, elle semblait toute heureuse.« Ca y est, j'ai de quoi le faire tomber. On a peaufiné le témoignage de notre cliente et je vais convaincre Eden. Pour le bien de sa fille, elle ne peut pas continuer de vivre avec un prédateur. Renata a raison, les hommes sont tous pourris et il ne fait pas exception. Je l'ai jamais aimé ce mec. Trop parfait. Il cachait forcément quelque chose. Malheureusement ton amie s'est faite avoir, et en beauté. Mais ce n'est pas de sa faute, il doit être un excellent manipulateur. Grâce à Renata c'est fini, son règne prend fin. C'est l'affaire de ma vie, je vais pouvoir décoller grâce à cela. Et devenir une grande avocate. »Et elle continua ainsi, en faisait tourner un liquide, sûrement un alcool à l'odeur et la couleur, dans son verre à pied. Pendant que moi je restais dans l'entrée, abasourdie par ses propos. Je n'arrivais pas à savoir ce qui me choquait le plus, son attitude ou ses paroles déplacées. Pas un mot sur ses absences ou sur nous. Toujours cette affaire qui pourrissait ma vie.Je ne voyais plus ma copine, la fille tolérante et ouverte d'esprit, mais Renata, une femme froide et calculatrice. Ce qui restait de mon cœur se brisa. Je sentais mes veines palputé de rage et mon pouvoir grandir en moi.Priya finit son verre et s'avança enfin vers moi.« Et toi ta journée mon cœur ? »Je pense que ce fut la phrase de trop. Enfin elle se souvenait que moi aussi j'avais une vie professionnelle. Mais il était trop tard. Je ne pouvais plus supporter cette relation à sens unique. Nous allions dans le mur. Mais je ne voulais pas m'écraser avec elle.« Ah enfin tu parles de moi, m'écriais-je. Tu étais passé où ? Non ne me dis pas, sûrement avec Renata pour cette fausse affaire. Priya j'en peu plus de cette vie. Tu n'es jamais là ! Toujours à parler de ta carrière et de ta boss qui est toxique pour nous ! Tu n'es plus l'ombre de toi même depuis que tu travailles avec elle ! Nous ne touchons même plus. Ah pardon, c'est fini, il y a plus de nous depuis longtemps et je ne peux plus espérer qu'il y en ai un de nouveau un jour. »Ma brune resta abasourdie par ces révélation. Un mélange de tristesse mais surtout de colère se lisait dans ses yeux. Tout ce qu'elle renvoyait de mes propos c'était de l'amertume. Pas de l'amour, malheureusement. Elle ne se rendait pas compte qu'elle avait changé, et pas pour le mieux...J'étais hors de moi et je me dirigeais vers la chambre pour faire ma valise. D'un coup de sort, tout était prêt. Certes je m'étais énervée violemment et cela ne me ressemblait pas. Mais j'étais arrivée au bout de notre chemin. Je ne voulais juste pas le voir, et elle non plus visiblement.De rage, j'essuyai une larme qui coulait sur ma joue. Je ne pouvais pas lui montrer mes faiblesses. Elle pouvait les utiliser contre moi. Priya avait toujours été douée avec les mots et je ne voulais pas me laisser avoir de nouveau.Mon amour s'était transformer en haine. Une haine dévorante et qui me détruisait.Je pris ma valise et sortis de la chambre. Ma brune me regardait, aigrie.« Tu vas vraiment partir comme ça ? En me mettant tout sur le dos et en me faisant passer pour la méchante ? Me laisser dans l'incompréhension après tout ce que nous avons traverser ? Nous sommes plus forte que cette dispute idiote. »L'ignorance est souvent plus efficace que des mots. Je passais devant l'avocate, la tête haute, orgueilleuse. En cela, nous nous ressemblions encore. Elle voulut me prendre le bras pour me retenir. Mon regard froid et dangereux lui montra qu'elle ne devait pas.C'était fini, c'était ainsi. Il n'y avait pas besoin de dire plus, il fallait juste laisser le temps faire son travail. Panser les plaies et se relever. Mais chacune de notre côté. Se rendre compte de nos erreurs et progresser.Je déposais les clefs dans une petit corbeille en osier, que nous avions acheté ensemble lors de notre emménagement. De nouveau, les larmes me montèrent aux yeux. Il fallait que je parte. Maintenant.Et la porte claqua derrière moi.~Je marchais dans la rue sans trop savoir où aller, laissant mes émotions prendre le dessus sur moi. Ce n'était sûrement pas une bonne idée. Le peu de maquillage que j'avais coulait et les passants me dévisageaient. Je voulais fuir tout ça. Partir le plus loin possible, loin d'elle et de sa Renata.Tout était de sa faute ! J'avais perdu mon amour à cause de cette femme trop sûre d'elle. Une femme toxique et empoisonnante. Elle me dégoûtait des avocats. Au fond de moi j'espérais que Rayan ne paiera pas trop le prix de cette guerre inutile. Qui en plus dénaturait la cause profonde. J'étais sûre de moi, mon instinct me le criait, il était innocent. Ou était-ce mon envie de détruire ce cabinet qui m'avait tout pris ?Je n'arrivais plus à réfléchir, tout était brouillé dans mon esprit. Je m'en fichais bien des autres à ce moment précis. Enfin je pensais à moi. Mais bien trop tard pour ne pas subir d'importants dégâts.Je finis par m'arrêter dans le parc pour souffler. Ma valise tomba dans l'herbe, prêt du banc sur lequel je m'étais assise. Je criais, seule à cette heure dans ce poumon vert. Puis je me mis à rire de tout cela. Un rire puissant et incontrôlable, un rire fou. J'en pleurais et riait à pleine voix. Seule la Lune m'écoutait.J'attendais quoi ? Qui ? Je ne sais plus. Je n'attendais plus rien. De personne. Peut être aurais-je dû partir là où les gens comme moi vont. Loin des humains classiques. Peut être qu'ainsi je n'aurais pas connu la peine et cette souffrance qui tordait mon cœur.~Depuis combien de temps étais-je assise sur ce banc à regarder la Lune, ou plutôt à regarder dans le vide dans sa direction ? Je n'en avais aucune idée. J'avais perdu la notion du temps. C'était presque irréel. Mais en même temps tellement reposant. Il n'y avais que le bruit de la ville et moi, et mon absence de pensées.« Alys ? »Je sursautais à l'évocation de mon nom. Ce mouvement brusque eut pour effet de me faire mal au dos. Je grimaçais avant de me retourner vers la personne qui m'avait appelé.Quel ne fut pas ma surprise de voir la charmante et attentionnée Chani. Elle me regardait avec beaucoup de tristesse. Comme toujours la gothique arrivait à sonder mon âme. Ce qui m'avait souvent perturbée. Mais au moins je n'avais pas à lui expliquer les raisons de ma présence ici. Elle les savait déjà. Elle le sentait et le voyais sur le mascara coulé sur mes joues rougis et mes yeux bouffis.Avec une belle douceur dont elle seule était capable, Chani prit ma valise et commença à partir. Dans le silence de la nuit, je la suivis jusqu'à son appartement, sans un mot. La blanche m'ouvrit la porte et me laissa rentrer la première avant de déposer mon bagage dans un coin de la pièce surpeuplé. Il était difficile de ne pas voir les nombreux objets éparpillés, mais c'était son bordel organisé comme j'aimais lui dire.La gothique commença à préparer un matelas sur le sol, et sans se retourner m'ordonna avec calme :«Tu devrais aller prendre un douche, pour noyer les idées noires. »Sans trop savoir pourquoi je lui obéis. L'eau coula sur ma peau blanche et froide. Je fermais les yeux pour me concentrer sur les sensations, sentir la chaleur irradiée mon corps. Et les pensées négatives partir loin. Ce qui est fait et fait.
Après cette pause exaltante, je rejoignis Chani. Elle était en train de préparer une collation et me sourit avant de me tendre un pyjama qu'elle avait pris dans la valise.
« Tu vas attraper froid avec juste une serviette. Même si elles sont très agréables. J'aime les parfumer avec de la cannelle, pour les rendre encore plus douces. »Tout était naturelle chez elle. Sa gentillesse, sa dévotion, son amour. Elle avait toujours le mot qu'il fallait pour aider son prochain. Sans jamais rien attendre en retour. Et les larmes revinrent.
Tout, j'expliquais tout à Chani, qui eut la douceur de me faire asseoir sur son lit à mesure que le flot de paroles et de larme sortait. Elle me regarda parler, et jamais elle ne n’interrompit. Quelques fois elle hochait la tête, me montrant qu'elle était attentive à ma détresse.
Je ne sais pas combien de temps dura mon monologue, mais la gothique avait écouté jusqu'au bout. Ma gorge était sèche et je lui demanda de l'alcool. Elle sembla réticente mais finit par accepter de me donner une bière. La blanche ne prit une aussi pour elle.« Je ne pensais pas que Priya avait changé à ce point, dit-elle calmement. Après je ne suis personne pour juger. Mais j'ai eu Mr Zaidi en prof et bien que son comportement se rapproche plus souvent de celui d'un ami que d'un prof, je ne l'ai jamais trouvé déplacé. Cependant je peux comprendre que la limite ne soit pas claire pour tout le monde. On ne va pas se mentir, il est vraiment beau gosse. Mais depuis qu'il est avec Eden, il est plus professionnel. Il est heureux et épanouit. Il ne cherche plus l'attention et la reconnaissance de ses élèves. Je n'ai jamais compris pourquoi il avait besoin de nous pour ne pas se sentir seul. C'est des choses personnelles que même le sondage de l'âme ne peut révéler. »Tout en écouta sa sagesse, je repris une bière que je bu rapidement. L'alcool inhibait ma souffrance et la douleur. A cet instant je me sentais bien.« Priya devrait retrouver son esprit vif et critique qu'elle avait à la fac. Bien sûr que le patriarcat est dépassé à notre époque et qu'il faut le combattre. Cependant il ne faut pas faire d’amalgame non plus. Tous les hommes ne sont pas mauvais. Et heureusement. »Elle émit un petit rire dont elle avait le secret, rempli de malice et de mystère. Puis après m'avoir regarder dans les yeux elle repris son analyse. Et moi, ma troisième bière.« Tu as bien fait de partir un peu. Peut être que ce n'était pas très fin de ta part de claquer la porte ainsi et d'avoir mis autant de temps à sortir ce qui te tuait doucement. Mais ce qui est fait est fait. Pas de la meilleure des manières mais au moins les choses sont dites. J'espère que Priya pendra le temps de réfléchir à cela et pas à se renfermer dans le travail et trouver des excuses. Sûrement faudrait-il aussi que vous ayez une discussion à têtes reposées et calme. »Un petit grognement désapprobateur sorti de ma bouche et Chani y répondit par un sourire tendre.« Tu sais au fond de toi qu'il le faut. Pour avancer. Tu as fait beaucoup d'efforts pour elle dernièrement, pense à te reposer et à ne pas trop ressasser cette histoire. Avec des si on pourrait refaire le monde. Et personne n'a le pouvoir de changer les choses. »De nouveau cette malice dans son regard. Devais-je y voir un sous entendu ?« Je suis contente de t'avoir trouver cette nuit. Au moins tu n'es plus seule avec tout ça. Mon appart n'est pas spécialement grand, mais tu peux y être comme chez toi. Ca me fait aussi du bien d'avoir de la compagnie. »Est-ce un rougissement qui colore ses joues ? Mon esprit n'était plus clair. Boire sans manger n'avait pas été une idée très brillante et les effets de l'alcool étaient monté plus vite que prévu. Chani me regarda avec ses grands yeux qui vous transcendent. J'avais jamais remarqué jusque la qu'il avait un éclat blanc, les rendant magnifiques. Je m'attardais un long moment dessus tandis qu'elle reprenait son monologue sur ses longues heures de peinture et son travail. Mais déjà je ne l'écoutais plus. Le monde tournait lentement autour de moi et mon cerveau n'arrivait plus à réfléchir. Le monde était flou autour de moi et j'avais l'impression de rêver.Mes pupilles descendirent sur ses lèvres maquillées de noirs. Sa bouche était petite et pulpeuse. Oh comment j'avais envie de les capturer. Était-ce à cause de l'alcool ou de la solitude que j'avais cette pulsion ? Peut importait, je sentais que de toute manière je rêvais.Carpe diem.Dans un geste lent et maladroit, ma bouche rencontra la sienne. D'abord chastement, puis avec passion. Et à ma grande surprise, Chani me l'a rendit, serra ma taille de ses mains fines et longues. Ce songe était doux et apaisant.~Je me réveillais avec un mal de crâne fort. Émettant un grognement agacé à cause des rayons du soleil qui m'aveuglait, je rabattis les draps sur moi. Avant de me rappeler mon rêve. Mais était-ce bien cela ? Je me redressais rapidement et observait autour de moi. J'étais sur le matelas, sur le sol, habillé de mon pyjama. Chani était assise sur son lit, me regardant avec un sourire malicieux. Elle me tendit un verre que je devinais être une de ses concoction contre le mal de crâne.

Oui, j'avais juste rêvé. Comme l'expliquer autrement. Je venais de quitter Priya, je me sentais seule
et Chani avait été la dernière personne que j'avais vu avant de m'endormir. Voilà tout.
La gratifiant d'un sourire, je pris le verre et bu. Le liquide apaisa rapidement mon mal. J'étais de
nouveau calme et j'avais les idées claires. Je pouvais avancer.
Les jours passèrent, et une routine s'était installée entre nous. Nous travaillions chacune de notre
côté mais souvent nous nous retrouvions au parc pour manger. Je passais aussi des heures à regarder mon amie peindre. Ainsi je ne pensais plus à Priya.
« Tu es rayonnante aujourd'hui, dit Chani sans préambule alors que je me préparais à aller au musée.
- Merci, lui répondis-je un peu prise de court par cette déclaration. »
Comme souvent, elle me sourit avec malice et reprit son activité. Parfois elle me rappelait à la réalité en me conseillant de parler à Priya. Mais j'avais toujours éviter le conseil. Je n'étais pas encore prête à lui faire face.Il n'arrivait souvent de rêver de la belle Chani. Cela me perturbait énormément. Bien sûr, j'en avais
parler à personne, étant une personne introvertie en général. Mais je connaissais que trop bein ce
sentiment qui m'envahissait de nouveau. Et il m'effrayait.
Un soir, alors que je réfléchissais à tout ça, Chani vint s'asseoir près de moi. Elle me donna une tisane, sans rien dire. Je la pris en la remerciant et la bu. Un silence s'installa et c'était inhabituel entre nous. Chani avait toujours quelque chose à dire. La regardant dans les yeux, je l'interrogeais silencieusement.« Tu t'en souviens maintenant, finit-elle par dire.
-Me souvenir de quoi ?
-De... ç-ça, répondit-elle en rougissant fortement. »
Je ne compris pas où la gothique voulait en venir avant de sentir ses lèvres effleurés mes lèvres.
Instinctivement, mon corps lui rendit, frissonnant à son contact. Pourtant, ce n'était qu'un simple baiser.
Mais il réveilla en moi des choses que j'avais voulu ignoré. J'aimais Chani et je lui avait montré dès le
première jour où j'étais venu ici.
Hésitante, la blanche recula et regarda ailleurs, visiblement mal à l'aise par son audace. Je posai
alors ma tasse loin de moi avant de caresser son visage. Sursautant, elle me regarda enfin dans les yeux.
« Maintenant je me souviens, lui murmurais-je »Et ma bouche captura la sienne avec passion. Je la sentis frémir sous mes doigts à mesure que j’intensifiais le baiser. Sa main délicate finit par trouver ma taille pour la presser agréablement. Nos langues dansèrent à notre rythme, aucune ne dominait l'autre. Tout n'était que respect et échange.Enfin je me sentais entière et libre. Enfin j'étais moi même. Peut importe les défis du furtur, je
savais qu'ensemble nous les affronterions. La tête haute.

Eden Marks

Jeune femme de 23 ans, c'est une artiste et une doctorante en histoire de l'art. Après une vie amoureuse tumultueuse, Eden finit par épouser Rayan, son ancien professeur d'art moderne avec qui elle a eu une fille, Rachel

Dessins

Illustrations

OS

Doux Noël

Tenues

Tenues (Montages)

NSFW

Doux Noël

Par Selamisis - Secret Santa 2020

La neige tombe drue sur la ville alors qu’il est environ 18h30, le 24 décembre. Un homme bien emmitouflé marche au pas de course pour rentrer chez lui. La tête dans les épaules, de la buée s’échappe de sa bouche à chaque expiration, mais il a le sourire. Dans ses mains, deux sacs, contenant plusieurs paquets. Il voulait marquer le coup et avait batailler pour trouver ce qu’il désirait.Quelques minutes plus tard il arrive devant chez lui, dégageant le plus de neige possible qui s’était accumulé sur lui, il ouvre ensuite la porte et entre, frappant ses pieds sur le paillasson afin d’enlever la neige s’étant accumulé.
A peine arrivé, qu’une petite aux cheveux d’un blanc de neige vient sauter dans les bras de l’homme. Ce dernier manque presque de glisser et tomber mais se rattrape de justesse.
- Papa !, s’exclame la petite.
- Bonsoir ma puce, souris l’homme en embrassant sa fille.
- C’est quoi ?, demande la demoiselle en désignant les sacs.
- Oh euh... C’est pour ta mère, pour le repas de Noël.
Les yeux de la petite Rachel s’écarquillent et semblent scintiller alors qu’elle tente de jeter un œil au contenu des sacs. Le père de la petite, Rayan, prends soin de lever ses derniers pour que leur contenu soit hors de vue.Arrive alors dans l’entrée une autre figure ; Eden, une belle jeune femme de 25 ans. On remarque alors que la petite Rachel à hérité de ses cheveux hors du commun de sa mère et des beaux yeux verts de son père.- Et bien et bien, tu devais rentrer plus tôt, non ?, lança la jeune femme les bras croisés.
- Bonsoir ma chérie. Je…
- Papa dit qu’il à acheté plein de trucs à manger !, lança Rachel interrompant Rayan.
- Oh, répondis Eden en lançant un regard suspect aux sacs, et bien... tant mieux.
La jeune femme n’était pas dupe et se doutais bien de ce que son compagnon cachait. Elle esquissa un sourire avant de demander à la petite de retourner jouer dans le salon afin de laisser son père se déchausser et poser son manteau.Ce que se dernier fit avant de ranger les sacs et rejoindre sa femme dans la cuisine. En passant de le salon, il observe sa petite poupée en train de jouer avec le chat. Cette dernière s'amuse à agiter un petit jouet en l'air fait ainsi sauter le chat pour tenter de l'attraper. Elle rigole tout en parlant à l'animal :- Allez Moon! hihi Tu peux le faire!Rayan sourit et pénètre dans la cuisine où le fumet d'un chevreuil se fait sentir. Eden sans se retourner s'adresse alors à lui.- Tu as trouvé tout ce que tu voulais ?Il lâche un léger soupir avant de répondre oui et qu'il était navré d'être rentré en retard. Eden, non sans humour, lui lance alors.- Je commençais à croire que tu étais parti voir quelqu'un.Elle se retourne en disant ça, un petit sourire mesquin sur les lèvres. Rayan lâche un rire nerveux avant de s'approcher et embrasser tendrement celle qu'il aime tant.- Je ne me permettrais point un tel comportement et tu le sais.
- Je te taquine. Dis-moi...
Dring dringC'était le téléphone fixe. Rayan fait un geste à sa femme lui signifiant qu'il allait décrocher et va dans le salon. Il apporte le combiné à son oreille et reconnais la voix de l'autre côté. Il s'agit de Christophe, le père d'Eden.- Bonsoir Christophe.
- Oh salut Rayan, Eden est…
- Elle est dans la cuisine, elle prépare le repas, tu veux que je te la passe peut-être ?
- Oh non non, c'était juste pour vous souhaiter un bon réveillon tous les trois. J'aurais aimé passer vous voir mais... Disons que Clémence à d'autre choses de prévues.
Rayan laisse échapper un léger ricanement connaissant pertinemment le caractère de la femme. Christophe le remarque et semble géné.- Ne t'en fais pas Christophe. Merci d'avoir appelé.
- C'est normal. Passe le bonjour à tes deux femmes et encore bon réveillon.
- Je n'y manquerais pas. A bientôt.
Puis il raccroche, entre temps la petite Rachel s'étais planté au pied de son père toujours aussi curieuse de ce que font ses parents. Elle lance un "C'était qui ?" avec de grands yeux.- C'était papy Christophe il te souhaite un bon Noël.
- Oh!
La petite souris et ris avant de retourner jouer avec le chat. Rayan retourne voir sa femme et lui fait son rapport. Eden soupire alors.- Cela ne m'étonne pas de Clémence, m'enfin bon…
- Ne t'inquiète pas.
- Oh je ne m'inquiète pas tu sais.
Son ton semblait quelque peu... exaspéré ? La jeune femme avait du mal à supporté Clémence en tant que belle-mère mais le bonheur de son père était plus important. Quelques minutes plus tard, le repas était près et alors que chacun mettais la table dans la bonne humeur, le téléphone sonne à nouveau. Rayan s'en occupe une nouvelle fois et cette fois-ci il à le plaisir d'entendre sa mère au téléphone.- Oh bonsoir maman.
- Mon p'tit Rayan! Comment ça va ?
- Bien merci, nous allions nous mettre à table.
- Oh oui je comprends, je ne vais pas te déranger longtemps. Comment va ma petite fille chérie ?
- Ahah, elle va bien elle joue encore avec Moon.
- Elle est si mignonne... Toi et Eden avez vraiment fait du bon travail, et en plus elle est aussi poli que tu l'étais lorsque tu étais enfant.
- Euh... Oui et bien j'y veille.
- C'est bien. Enfin moi et ton père nous souhaitons un bon réveillon et un bon noël à tous les trois. Embrasse ta femme et ta petite de notre part.
- Je n'y manquerais pas.
Il raccroche avec un sourire et voit alors que la table est prête. Chacun s’assoit et la petite ne manque pas de dire que "ça sent bon". Eden sourit et sers l'entrée. durant le repas, la bonne humeur était de mise et Rachel lança alors :- Je veux rester debout pour voir le Père Noël !Rayan manqua de s'étouffer à la réplique de sa fille et Eden lança un regard autoritaire à sa fille.- Non ma chérie tu ne peux pas. Si tu restes éveillée le Père Noël ne viendra pas.
- Maiiiiiis pourquoi ?
La petite gonfla les joues en soutenant le regard de sa mère, ce qui fit rire Rayan qui repris.- Car le Père Noël ne doit pas être vu lorsqu'il amène les cadeaux c'est ainsi.
- Et vous, vous l'avez jamais vu ?
Les deux parents secouèrent la tête ce qui rendis la petite pensive.
- Mais... Comment il va faire pour venir ? On a pas de cheminée.
"Perspicace", se dit alors Rayan. Il croisa les bras et se pencha un peu plus vers sa fille.- Mais le Père Noël n'a pas toujours besoin d'une cheminée. Il a des pouvoirs magiques et il peut entrer dans toutes les maisons où il doit déposer des cadeaux.
- Mais comment vous savez ça si vous l'avez jamais vu?
- Allons ma chère, répondis Eden, ne fait pas de caprices sinon le Père Noël ne t'apportera pas tes cadeaux.
Rachel gonfla alors les joues se ratatinant sur sa chaise. Elle voulait voir le Père Noël et elle comptais bien parvenir à ses fins. La fin du repas fût accueilli par une délicieuse Bûche de Noël faite maison par Eden qui reçu nombre d'éloges, surtout de Rachel qui ne cessait d'en demander une part supplémentaire.Une fois le repas terminé il était déjà bien tard pour la petite. Tandis qu'Eden débarrassais la table, Rayan emmena la petite au lit. Une fois en pyjama et couchée la petite lança un regard suppliant à son père.- J'aimerais bien le voir.
- Nous sommes tous comme ça ma chérie mais le Père Noël à ses secrets et c'est ainsi. Maintenant sois une gentille fille et dors.
Il embrassa sa fille sur le front avant de descendre rejoindre sa femme en cuisine afin de l'aider avec la vaisselle. Les deux tourtereaux se lançaient nombres de regards tendre tout en faisant la corvée et une fois terminé, Eden regarda Rayan intensément.- Tu crois que Rachel nous aura écouté.
- Ne t'inquiète pas pour ça. J'ai tout prévu.
Eden pencha la tête sur le côté incertaine de comprendre ce que pouvait bien vouloir dire son compagnon. Voyant sa détresse Rayan laissa échapper un léger rire avant d'embrasser tendrement sa femme. Tout deux allèrent terminer la soirée devant un bon film conseillé par Rayan.Le jeune couple avait de nombreux goûts en commun et notamment l'histoire de l'art. Ce n'est pas pour rien qu'Eden en avait fait son métier après être tombée amoureuse de son professeur et que ce dernier n'ai pas sur résisté à son charme et son engouement pour les mêmes choses que lui. Une fois le film terminé il était déjà plus de 23h et le couple décida d'aller se coucher.Avant de se mettre au lit, Eden alla voir si la petite dormais et il semblait que c'était le cas, mais c'était sans compter sur la ruse de la petite qui une fois la porte refermer se redressa dans son lit, écoutant attentivement les bruits dans la maison. Eden rejoignit Rayan dans le lit alors qu'il étais maintenant plus de 23h30. Rayan ne cessait de regarder l'heure ce qui interloqua sa femme.- Tu comptes me dire ce que tu as en tête ?
- Je suis persuadé que notre petite tête ne dors pas et qu'elle attends. Mais comme je te l'ai dit, j'ai tout prévu.
Rayan sort du lit alors que sa femme semble encore plus perdue. Il prends l'un des sacs qu'il avait ramené et en sors un costume rouge et blanc. Eden ouvre légèrement la bouche, comprenant le plan que son cher et tendre avait en tête. Elle leva alors les yeux au ciel.- Elle comprendre que c'est toi.
- Pas si sûr.
Sans se soucier des protestations d'Eden, Rayan enfila le costume et une fois ceci fait il se tourna vers sa femme, tendant les bras comme pour demander "Alors ? Cela me va bien ?". Eden mit sa main devant sa bouche manquant d'éclater de rire, voyant Rayan vêtu comme le Père Noël barbe blanche compris.Le blanc faisait encore plus ressortir son teint mat ce qui valu une nouvelle réplique d'Eden disant que Rachel comprendrait. Rayan secoua sa main comme pour dire "mais non" puis sorti discrètement de la chambre. Il alla jusque dans le salon et commença lentement à déposer les cadeaux sous le sapin. A peine eu-t-il fini qu'il entendis des petits pas nus, marcher sur le parquet grinçant. Il esquissa un sourire avant de prendre une voix profonde.- Et bien et bien, que fais une jeune fille de ton âge debout à cette heure ?Il tourna la tête en direction du bruit et vis la jeune Rachel se figer à peine à 2 mêtres de lui. La petite avait la bouche grande ouverte et sentant qu'elle allait crier Rayan ou plutôt, le père Noël, mit un doigt sur ses lèvres.- Chut. Tu ne voudrais pas réveiller tes parents.
- Mais... Vous êtes le vrai ?, chuchota la petite s'approchant.
- Bien sûr! Qui veux-tu que je sois ? Mais tu sais ce n'est pas bien. Tes parents ne t'ont pas dit que tu ne devais pas me voir?
- Si, mais....
- Ahah, jeune Rachel tu es une jeune fille bien téméraire.
- Vous me connaissez ?
- Je connais chaque personne à qui je dois rendre visite en cette nuit mon enfant.
- Et comment vous faites pour entrer ? et puis pour donner les cadeaux à tous le monde en une nuit ?
La petite sautillait sur place, ses yeux pétillant de bonheur et de curiosité. "Le père noël" lâcha un léger ricanement face à la réaction si enjouée de la petite. Il termina de déposer les cadeaux puis s'approcha de la petite pour lui ébouriffé les cheveux.- J'ai bien des pouvoirs mon enfant. Mais nul ne doit savoir comment je fais. Et cela est ton cas.
- Pourquoi je peux pas savoir ?
- Car sinon, je serais obligé de te noter dans la liste des enfants pas sage et ne plus venir. Je devrais même le faire maintenant.
La petite se figea soudain, de la terreur transparaissant sur son visage. Elle ne voulait pas être dans la liste des mauvais enfants, ses parents seraient en colère contre elle et elle avait peur du Krampus, l'autre père noël venant pour les mauvais enfants. Le "vieil homme" laissa entrevoir un sourire dans sa barbe se montrant rassurant.- Mais, je vais laisser passer pour cette fois. Après tout, tu n'es pas la première à être si patiente et maline pour tenter de me voir.La petite laissa entendre un long soupir de soulagement, se voyant déjà recevoir du charbon les années suivantes. Le père noël se leva et lança un dernier regard à la petite.- Maintenant retourne te coucher et ne cherche pas à savoir comment j'entre ou pars, sinon... Tu connais les conséquences maintenant.
- Oui père noël ! Merci père noël !
- Oh et... ne dis pas à tes parents que tu m'as vu, ça sera notre petit secret.
La petite acquiesça avant de repartir en courant dans sa chambre sans se retourner. Rayan lâcha un soupir avant de se rendre sans bruit dans la salle de bain et retirer se costume dans lequel il commençait à étouffer.Il le cacha dans la machine à laver et retourna auprès de sa femme qui ne manqua pas de le questionner. Il lui raconta ce qu'il s’était passé et le couple, le sourire aux lèvres s’endormit.Le lendemain matin, il était à peine 7h30 lorsqu'une masse vint s'affaler sur le lit d'Eden et Rayan.- Papa! Maman ! Je veux ouvrir mes cadeaux !
- Oh allons ma chérie il est encore tôt…
- Maieuh !
La petite gonfla les joues sous le regard amusé de ses parents. Elle était bien la fille de sa mère. C’est avec difficulté et sous les encouragements de la petite qu’ils allèrent tous dans la salon au pieds du sapin.Rachel éclata alors de rire voyant Moon jouer avec l’un des rubans de papier cadeau. Eden soupira et pris Moon dans ses bras lui enlevant son nouveau jouet pour pas qu’elle risque de s’emmêler dedans.Pendant se temps la petite s’était agenouillée sous le sapin et cherchais déjà les paquets affublés de son prénom. Quant à Rayan il pris les paquets où il était marquer leurs noms à tout deux et les tendis à sa femme.Le sourire au lèvre elle remarqua la forme d’un des paquet. Elle ouvrit celui-ci pour découvrir un exemplaire extrêmement rare traitant de l’histoire de l’art. Elle écarquilla les yeux, il n’y en avait pourtant qu’une centaine d’exemplaires dans le monde ! Elle lança un regard à Rayan qui souris, il avait peiner à le trouver mais il savait qu’elle voulait se livre et qu’il serait source de bon nombres d’informations pour son travail. Il y avait également un service à thé en Porcelaine et une bonne bouteille de vin.La petite quant à elle reçue des jouets et des livres pour enfants racontant des contes et légendes. La petite famille était très heureuse, Rachel sautais partout en remerciant le père noël sous le regard tendre de ses parents. Le 25 décembre venait à peine de commencer et le bonheur et la bonne humeur résonnait encore et toujours sous le toit de cette paisible famille.

Eden (NSFW)

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Alec Harmonia

Petit kitsune de 6 ans, c'est le fils de Serena et sa raison de vivre. Il est très curieux et doux, ne supportant pas la violence. Il adore le caramel et le sucre en général, ainsi que passer du temps avec sa tante Artémis et son oncle Lance.

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Apollon

Jumeau d'Artémis et dieu du soleil, il est présent sur Eldarya. Mais comme sa jumelle, il semble chercher ce qui lui manque : sa mémoire et sa moitié.

Artémis

Jumelle d'Apollon, la déesse de la lune est tombée de l'Olympe suite à la chute de cette dernière. Elle a passé plusieurs siècles dans un étrange sommeil qui lui a effacé sa mémoire. Elle s'est réveillée à Mémoria et depuis, elle est connue comme la sorcière de la lune, une personne dont il faut se méfier tellement elle déteste la terre qui la recueillit.

Aes

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Tenues

Tenues (Montages)

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Serena Harmonia

Kitsune avec du sang d'aengel dans les veines, Serena a un caractère bien trempé. Elle est une membre assez influente de la garde de l'ombre et depuis la dizaine d'année où elle est présente au sein de la garde, la jeune femme tente de se reconstruire au mieux après la perte de son compagnon et père de son fils.Fiche complète

Aesthetics

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OS

De mains en mains - Plaisirs d'hivers - Retour (1) - Retour (2) - Miracle

Tenues

Tenues (Montages)

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De mains en mains

Par Walden

L'éclat de rire d'Alec trouva son écho dans celui de sa mère, avant de se perdre au-delà de la clairière. Quelques créatures curieuses les graciaient de leur présence discrète, et même les arbres semblaient se ravirent de cette présence candide.La journée touchait déjà à sa fin, mais Serena avait tenu à emmener son fils en dehors des murs de la cité, afin qu'ils aient un petit moment, rien qu'à eux. Loin des affaires de la cité et de la foule, la forêt leur offrait un cocon propice à la confidence et au jeu. Si le temps ne prenait plus un malin plaisir à s’étirer le plus possible quand elle était penchée sur les parchemins et les registres de la Cité, il ne passait jamais aussi vite que lorsqu’elle se dégageait du temps libre pour Alec. Elle essayait toujours de se persuader que son cœur se serrait de moins en moins lorsqu'elle le confiait à ses plus proches amis, et pourtant, une main de fer insidieuse semblait relâcher son étau à chaque fois qu'elle le retrouvait.- Ferme les yeux et goûte ça, maman ! Devine, ce que c’est, devine !Avec un très léger soupçon d'inquiétude, Serena s'exécuta. Alec avait passé une partie de l'après-midi aux abords de la forêt, en compagnie d'Artémis, et celle-ci se faisait toujours un plaisir de faire découvrir au petit garçon les plantes environnantes et leurs particularités. Si elle avait rassuré la kitsune en lui promettant de le tenir à distance des herbacées dangereuses ou toxiques, celles comestibles n'étaient pas pour autant toujours des plus plaisantes à déguster. Bien entendu, le petit garçon était fier de ce qu’il apprenait et il ne pouvait s’empêcher de partager ses connaissances de la manière la plus ludique qu’il connaissait.
Du bout des doigts, Alec lui fit goûter plusieurs plantes, tour à tour. Herbe acide, sureau des fées, baies d'orties... L'amertume succédait au sucré, le croquant au moelleux. Certaines saveurs étaient nettement plus agréables que d'autres, mais le petit garçon eut la présence d'esprit de terminer par ce qui était le plus savoureux.
- Ne serait-ce pas... un fruit de miel ?, lança Serena, sûre d'elle, avant d’ouvrir les yeux. Petit coquin, tu as mangé tout le reste !Ne prenant même pas le temps de démentir, Alec se lécha goulûment les doigts, les uns après les autres, savourant jusqu'à la dernière goutte de nectar, ravi. Sa mère réprima un soupir : les leçons d'Artémis étaient parfaitement assimilées par le petit garçon, d’autant plus lorsqu'il s'agissait de sucre.
Ils auraient pu rester encore des heures à s'amuser ainsi, si le soleil ne commençait pas à tirer doucement sa révérence. La végétation n'avait jamais été aussi luxuriante que depuis le sacrifice blanc. Les plantes prospéraient, d'anciennes espèces autrefois crues éteintes avaient percé la terre à nouveau fertile, les saveurs s'étaient toutes grandement décuplées et rien n’était plus plaisant que de les redécouvrir en bonne compagnie.
- Rentrons avant que nous n'ayons plus faim, je pense que Karuto ne serait pas ravi si nous ne faisions pas honneur à sa cuisine. Et puis... la rumeur veut qu'il ne soit pas loin d'inventer le fruit de caramel, et si c'était pour ce soir ?
- Oh, allons-y alors !
Il s'était remis sur pied avec un aplomb guidé par la gourmandise, sans même chercher à négocier quelques instants de plus à l’extérieur. Remuant ses queues qui trahissaient son excitation et son ravissement, il plaça sa main dans celle de sa mère, le regard pétillant.Ce regard, qui avait tant en commun avec celui de son père. La malice, la profondeur et la sincérité.
Serena aurait tout donné pour plonger à nouveau ses yeux dans ceux de Leiftan, ne serait-ce que pour une seconde. Des années auparavant, elle avait été à deux doigts de se briser les mains sur le cristal, dans l’espoir vain de l’en sortir. Elle avait commencé à s’écorcher les doigts sur sa surface mais il avait suffit d'un petit rappel, d’un petit coup à l'intérieur de son ventre afin de la calmer et de la ramener à la réalité, comme la première bouffée d’air inspirée après l’angoisse. Elle s’était effondrée, implorant l’oracle de lui rendre le père de son enfant. Lorsqu’elle s’était relevée, après que ses larmes se soient taries, elle s’était sentie plus forte que jamais. Malgré le désespoir et la solitude dans laquelle Leiftan l’avait laissée, elle ne serait plus jamais seule.
Au bout de quelques semaines, elle avait compris : l’'amour absolu avait laissé sa place à l'amour absolu.
Les souffrances et les difficultés ne s'étaient pas envolées à la naissance d'Alec : de nouvelles préoccupations étaient apparues. Elle luttait contre des sentiments qui s’imposaient à elle, alors qu’elle ne recherchait plus que l’harmonie, comme le reste d’Eldarya. Elle s'était fait violence pour ne plus craquer, pour ne pas en vouloir au monde entier. L'angoisse d'être seule et de ne pas savoir comment faire, la tristesse devant tous les moments d'émerveillement qui ne seraient jamais partagés, et toujours la peine de l'avoir perdu. Leiftan lui avait été arraché, et sa crainte de perdre Alec avait été des plus angoissantes. Avant même qu’il ne voit le jour, elle songeait à tous les malheurs qui pourraient lui arriver, lui qui n’avait déjà plus de père, et c’était Artémis qui par ses paroles et ses gestes apaisants était parvenue à la calmer à chacun de ses débuts de crise. Elle avait toujours été à ses côtés dans les moments les plus difficiles, même s’ils n’étaient qu’imaginaires, et elle l’avait épaulé à chaque frémissement de peur qui avait suivi la naissance.
Mais la présence d'Alec avait aussi apporté le plus beau des soulagements à Serena. D'une certaine façon, elle avait rendu encore plus réelle l'existence de Leiftan. Il s'était tenu à ses côtés, et il l'avait aimé. Elle le retrouvait dans le sourire d'Alec, dans la couleur de ses cheveux, dans certaines des manières qu'il avait adopté au fil des années, sans même qu’il ne connaisse son père. Même si la kitsune avait parfois l'impression de sentir sa présence partout autour d'elle, dans l'air, les végétaux, l'atmosphère, Alec était son point d'ancrage. Son esprit vif, enchanteur, balayait toujours sans effort le moindre doute qui pouvait secouer sa mère. C’était tout à fait inconscient, mais parfois, lorsque l’esprit de sa mère commençait à vagabonder dans ses souvenirs, il lui serrait la main un peu plus fort, comme ce soir-là, alors qu’ils rentraient tous les deux, dans un silence paisible.Artémis les avait accueilli à l’entrée de la Cité. Fière et droite, entourée de familiers qui cherchaient toujours sa présence, elle avait veillé sur son amie et son fils à distance, jusqu’à ce qu’elle soit certaine que leur retour s’était fait sans encombre. Elle avait déjà été témoin de beaucoup trop de pertes et de douleurs et s’était jurée de tout faire afin de limiter les souffrances de ses proches. Sans trop s’attarder ni se perdre dans des discussions longues et inutiles, elle s’était contentée de saluer chaleureusement sa soeur, avant de féliciter sincèrement Alec pour sa cueillette du soir, lui promettant que lorsqu’il serait plus âgé, elle l’emmenerait découvrir les plantes qui se révélaient à la nuit tombée. Elle avait ensuite disparu dans la nuit, pour vaquer à des occupations dont elle était seule à en connaître le sens.*Serena avait réprimé un sourire en voyant l’air surpris de Karuto qui s’était vu réclamer un fruit au caramel par Alec, la main tendue. Il ne faisait aucun doute que l’idée ferait son chemin dans l’esprit du cuisinier, mais, pour le dîner, le garçonnet avait dû se contenter d’un menu somme toute habituel, si ce n’était la portion de légumes un peu plus importante que de coutume.
La kistune aurait aimé étirer le temps encore un peu. Si elle n’avait aucun souci à remplir ses obligations administratives, son esprit et ses inquiétudes se tournaient bien souvent vers son fils. Même en ces temps de paix, elle craignait qu’il ne lui arrive des malheurs d’enfant.
Alec avait commencé à somnoler et c’était avec beaucoup d’amour et de tendresse que Serena l’avait installé dans son lit. La nuit était sans lune, et le petit garçon avait demandé à ce que les rideaux restent entrouverts. A intervalles réguliers, des lucioles passaient devant les vitraux, diffusant une rassurante lueur bleutée.
Comme tous les soirs, il lui avait réclamé une histoire avant de s’endormir. Parfois, il s’endormait avant même qu’il ait décidé quel conte il voulait entendre, tandis que quelques fois, il lui fallait presque des heures avant qu’il n’essaye de dormir, les histoires avaient beau se succéder, il voulait en entendre plus. En ce jour, il avait demandé, comme souvent que Serena lui raconte “la Légende de papa”. Le coeur de kitsune s’était serré, et pendant que son fils s’était blotti tout contre elle, elle lui avait raconté certains évènements de la vie de son père. Elle l’avait toujours protégé des rumeurs ainsi que des passages les plus sanglants : il n’était pas nécessaire que, si jeune, il connaisse cette facette de son père. Même si Leiftan avait eu ses raisons, que Serena ne l’avait jamais jugé, il lui était inconcevable qu’un enfant ait conscience des noirceurs et dangers de ce monde.
La kitsune prenait toujours plaisir à raconter les moments les plus simples mais également les plus beaux qu’elle avait partagé avec Leiftan. A ses yeux, ils faisaient tout autant partie du mythe qui s’était créé suite au sacrifice blanc. Ces temps-là, personne d’autre ne les connaissait et ne pouvait les entacher. Et dans ces souvenirs emprunts de douceur et d’amour, Alec pouvait tout à fait s’imaginer au côté de ses deux parents. Dans l’espoir fou qu’entretenait Serena de voir Leiftan revenir, elle visualisait ces moments où ils étaient tous les deux dans les jardins à discuter de leurs rêves. Alec en était la concrétisation pure et absolue, pourquoi ne pas continuer à imaginer leur vie à tous les trois ?
La respiration régulière d’Alec, désormais endormi, fut bientôt le seul son à emplir la chambre. De l’autre côté de la porte,sans qu’on ne l’entende, Artémis avait murmuré un “bonne nuit” en passant, sans s’attarder. Serena avait regardé son fils dormir, caressant les mèches de cheveux qui balayaient son front. En le voyant ainsi, elle n’avait aucun mal à imaginer Leiftan au même âge. Ses yeux avait pétillé lorsqu’il avait entendu que son père était un brillant alchimiste -lui aussi Arty lui a dit quoi cueillir ?-, et il était ensuite resté blotti contre sa mère jusqu’à ce que le sommeil ne le ravisse.
Serena avait tenté de se soustraire à l’étreinte, afin de laisser Alec dormir paisiblement. Mais lorsqu’elle tenta de se lever, elle s'aperçut que la petite main de son fils était serrée autour de son pendentif. Émue, elle entreprit de libérer doucement son collier de cette étreinte, y laissa un baiser à la place avant de déposer son collier sur la table de chevet. Et elle décida, pour s’endormir, de se blottir à son tour contre son fils, sans aucune inquiétude pour les douces heures à venir, ni les suivantes.

Plaisirs d'hivers

Par Biuâne

Elle venait de relever la tête et était prête à repérer une cible. À peine avait-elle eu le temps de dégager ses cheveux de son visage qu’elle aperçut du coin de l'œil le projectile qui se dirigeait droit sur elle. Ses réflexes prirent le dessus et elle se précipita pour s’abaisser de nouveau afin d’éviter la boule de neige dont elle avait été la cible. Elle entendit la neige s’écraser sur le mur derrière elle puis le rire de son fils. Elle se redressa pour le voir taper dans la main de Lance, un énorme sourire sur leurs visages et une fierté non dissimulée dans leurs regards.“Ne souriez pas comme ça, je l’ai esquivée,” leur lança-t-elle une fois qu’elle fut totalement redressée face à eux.Ils se cachaient derrière des statues enneigées du jardin tandis qu’elle se réfugiait derrière un buisson encore relativement fourni en feuillage vu la saison. Ils avaient déjà été en train de se lancer de la neige dessus lorsqu’elle était arrivée et qu’ils avaient silencieusement décidé de faire équipe contre elle. Jusqu’à maintenant, elle avait réussi à éviter une grosse partie des boules dirigées vers elle mais n’avait pas encore touché une seule fois un de ses attaquants.“Allez, Maman, un peu d’efforts!” répliqua Alec après qu’elle ait visé Lance et, encore une fois, raté.Légèrement piquée, Serena abandonna sa cachette et ses munitions pour se mettre à la poursuite du petit kitsune. Assez vite, elle remarqua que c’était moins facile qu’elle ne l’aurait aimé. D’une part parce que la couche de poudreuse était plus profonde qu’elle ne l'avait anticipé, de l’autre parce que la neige avait trempé l’avant de son pantalon, là où elle s’était agenouillée pour se cacher. Ses genoux étaient désagréablement serrés dans le tissu mouillé, elle ne sentait plus les pointes de ses oreilles et c’était maintenant qu’elle se rendait compte à quel point les gants imperméables de la Terre lui manquaient. La laine qui couvrait ses mains était lourde de neige fondue, ce qui faisait que ses doigts étaient frigorifiés et probablement fripés à force d’être en contact avec l’eau. Au moins elle pouvait se consoler en se rappelant que les hivers ici n’étaient pas aussi rudes que ceux au Canada…Voyant sa mère courir vers lui, le petit sortit de sa cachette et se mit à fuir à toute vitesse, lâchant des cris de fausse frayeur teintés d’excitation, le rire du dragon de glace accompagnait leur course.Avant que Serena ne réussisse à l’attraper, Alec avait traversé la moitié du QG, bousculé un petit nombre de personnes et avait fait courir sa mère en rond autour du cerisier. Ce fut finalement l’intervention quelque peu involontaire de Lance, qui les avait suivi à son aise, qui permit à la métissée d’enlacer le petit garçon pendant qu’ils se roulaient dans la neige. Le dragon était simplement apparu près de la statue de Leiftan et c’était tout ce dont il avait suffit pour déconcentrer le kitsune qui se chamaillait avec sa mère à l’heure actuelle. Serena se laissa retomber sur le dos, un peu hors souffle mais une légèreté à laquelle elle n’était plus habituée dans le cœur.Ça faisait longtemps qu’elle ne s’était plus amusée de la sorte, le fait qu’elle ait pu profiter de ce moment avec son fils la rendait d’autant plus heureuse. Le voir sourire était une des raisons qui la poussaient à continuer et tenir bon, il était sa raison de vivre et pour rien au monde elle ne l’abandonnerait. Soudainement un peu émotionnelle, la jeune femme se tourna vers le petit chou qui dessinait des anges de neige et lorsqu’il tourna le regard vers elle, elle l’incita à s’approcher. Il ne se fit pas prier et alla se coller à sa mère, ne faisant pas particulièrement attention à ses bottes couvertes de poudreuse ou ses habits mouillés.“Mon bébé comme je t’aime,” lui chuchota la jeune femme.Elle enleva un de ses gants et commença à passer sa main dans les cheveux du petit. Quelques mèches lui collaient au front et elle fit de son mieux pour ne pas commencer à pleurer. Il lui ressemblait tellement que c’était dur par moment de le regarder, et elle se détestait de parfois ne pas pouvoir voir son fils autrement que comme le rappel douloureux de l’absence de Leiftan. Comme il aurait été fier de son fils, ce petit bonhomme au caractère bien à lui, déjà droit dans ses bottes malgré ses quelque cinq ans d’âge. Haut comme trois pommes mais au courage admirable, sa joie de vivre et le plaisir qu’il prenait à apprendre sur tout et rien la rendaient à son tour heureuse. Heureuse de l’avoir, d’être là pour lui, de pouvoir faire vivre Leiftan dans le cœur du petit garçon à l’aide des récits racontés le soir avant qu’elle ne le borde. Ça, elle y prenait du plaisir aussi, même si elle ne pouvait nier le fait qu’elle aurait aimé que son père puisse lui raconter leurs aventures lui-même, mais à l’évidence, ce n’était pas possible.Elle ressassait un des tendres moments qu’elle avait partagé avec le daemon quand Lance s’accroupit à côté d’elle en silence. Elle lui en avait voulu, lui en voulait encore d’ailleurs et pas qu’un peu, mais au fil du temps, elle avait fini par accepter sa présence. Elle s’était surprise par moment à l’apprécier et avant qu’elle ne s’en soit rendue compte, il avait réussi à gagner sa confiance et elle était désormais reconnaissante qu’il soit là pour l’aider avec son fils. Elle ne savait pas si le dragon le faisait par culpabilité d’avoir contribué à la disparition de son unique amour, bien qu’elle se doutait qu’à l’origine c'eût été sa motivation, mais elle était persuadée qu’il s’était attaché au petit garçon plus qu’il ne voulait l’admettre et était maintenant heureux de pouvoir s’occuper de lui de temps à autre, même si au début il avait été d’une maladresse sans nom.Elle tourna le regard vers Lance et ils se sourirent, elle lu dans ses yeux des choses qu’elle ne voulut pas s’admettre mais surtout de la tendresse. Elle ne l’en avait pas cru capable quelques années plus tôt et pourtant, le voilà qui posait la main sur le dos de son fils pour l’inciter à se lever et l’emmener à l’intérieur afin de se trouver des vêtements secs et chauds. Elle se releva et épousseta ses habits, quelques flocons de neige virevoltant jusqu’au sol. Elle attrapa la main gantée de son petit blondinet et l'entraîna en direction de l’intérieur du QG.“Maman?”
“Oui, mon coeur?”
“J’ai pas envie de rentrer,”
râla-t-il alors qu’ils passaient devant le kiosque.
“Il le faut, tes vêtements sont trempés et je ne veux pas que tu attrapes froid.”
Comprenant qu’elle ne céderait pas, le kitsune arracha sa main à celle de sa mère et se laissa tomber au sol en boudant. Serena voulut soupirer mais se retint; leur après-midi avait si bien commencé et elle ne voulait pas ruiner l’ambiance légère et agréable qui flottait dans l’air en commençant à le sermonner et le traîner de force. Elle échangea un regard avec le dragon qui les accompagnait et celui-ci hocha simplement la tête. Elle n’était pas tout à fait sûre pourquoi, soit pour lui donner un peu de courage soit pour lui montrer son soutien, elle n’en savait trop rien.Alors, au lieu de s’agacer, elle s’accroupit pour se mettre à la hauteur de son fils et chercha brièvement ses mots.
Un regard rapide vers le jardin du cerisier où elle devinait la statue de Leiftan plus tard, elle se tourna de nouveau vers son fils, “Alec, lève-toi s’il te plaît. On peut s’amuser à l’intérieur aussi, avec un bon chocolat chaud de Karuto, et je te raconterai la fois où j’ai appris à Papa à faire du snowboard, d’accord?”
“J’aurai vraiment droit à un chocolat chaud?”
Serena sourit, **“Oui, si tu es sage et que tu rentres avec moi maintenant.” **Ni une ni deux, le kitsune s’était levé et précipité vers Lance qui les attendait toujours patiemment, lui sautant dans les bras. Elle avait parfois encore du mal à réaliser que l’homme qui avait tué son propre frère et celui qui soulevait son fils haut dans l’air, tel l’oncle un peu cool et ringard qui démontrait ses prouesses musculaires au repas de famille, étaient la même personne. C’était bien parce qu’elle voyait la patience avec laquelle il traitait Alec qu’elle lui accordait suffisamment de confiance pour s’occuper de lui.Alec agitait ses queues, marque de son excitation qui n’avait toujours pas diminué mais qui était au moins dirigée vers autre chose que se rouler dans la neige toute la journée. Une fois que Serena était à hauteur des deux garçons, Lance prit la parole.“Je vous accompagne jusqu'à la cantine mais j’ai remarqué quelques Ombres jouer avec des potions pendant que vous vous courriez après, je dois aller en toucher quelques mots à Nevra et Huang Chu.” Elle hocha la tête pour signaler qu’elle comprenait et ils passèrent le reste du court trajet en silence.Une fois devant le réfectoire, Lance déposa le petit qui n’attendit même pas sa mère pour entrer. “Si je peux te donner un conseil, ne lui donne pas trop de sucrer-”
“Ça l’excite encore plus, je sais,” interrompit la métissée. “Merci pour ton aide aujourd’hui, ça me fait plaisir de le voir s’amuser comme ça.”
“Le plaisir est pour moi.”
Il détourna le regard, le temps de repérer le petit kitsune déjà en train de faire tourner Karuto en bourrique. “Je vais te laisser t’occuper de ça, n’hésite pas à me l’envoyer s’il t’épuise.” Et un clin d'œil plus tard, Lance s’était éclipsé.
Elle venait de passer une serviette à son fils pour qu’il s’essuie la bouche des traces de chocolat qu’avait laissées sa boisson quand elle se rappela lui avoir promis l’histoire de Leiftan sur un board. Alors une fois qu’il avait été jeter son papier, elle se mit à lui raconter.C’était le premier hiver qu’ils avaient passés ensemble en tant que couple, il y avait plusieurs années de cela. Serena avait eu un coup de nostalgie en voyant les habitants du refuge se préparer pour Noël, acheter leurs cadeaux et décorer leurs petites maisons. Elle avait repensé à sa tante au Canada, aux hivers entiers qu’elle avait passés à dévaler les pistes, ne se préoccupant pas des touristes lents qu’elle enneigeait à son passage. Leiftan avait été là pour la consoler et avait suggéré qu’ils en fassent ensemble, elle lui apprendrait et ça lui permettrait d’apprendre à connaître un peu ses passions terriennes. Serena avait adoré l’idée et ils s’étaient dès lors débrouillés pour créer des boards plus ou moins corrects. Le seul hic: il n’avait pas encore neigé et elle était d’une impatience sans nom pour pouvoir s’y mettre. Donc le jour où le sol fût couvert d’une bonne couche de neige, elle s’était réveillée avec l’exaltation d’une enfant de 5 ans le jour de Noël, avait réveillé son compagnon et une fois le petit déjeuner pris, ils s’étaient mis en route pour une des petites collines non loin du QG. Certes, ce n’était pas idéal pour vraiment faire du snowboard mais suffisant pour qu’elle l’apprenne au daemon qui d’ailleurs n’avait pas été le meilleur élève… Chute après chute, il s’était étalé au sol, plus ou moins gracieusement en fonction de la vitesse à laquelle il allait. Ils en avaient d’abord ri mais l’ego du blond n’avait pas tenu longtemps et après le énième essai raté, il avait été prêt à abandonner. Serena, déçue mais compréhensive, avait accepté et ils étaient retournés se prélasser dans le confort de leur lit.Leiftan avait remarqué à quel point son abandon avait affecté sa belle. Il savait qu’elle avait été déçue qu’il n’essaie pas plus, alors le lendemain, il se rendit à la même colline tout seul et s’acharna. Rester debout n’était pas compliqué en soi, mais ne pas perdre son équilibre quand il était censé tourner et se pencher d’avant en arrière était une autre paire de manches. Ça le frustrait de se voir avoir autant de mal avec quelque chose qu’il maîtrisait si bien en temps normal. Motivé par l’envie de faire plaisir à la kitsune et l’envie de pouvoir lui montrer qu’il avait appris, il n’arrêta pas jusqu’à ce qu’il descende la colline avec succès. Ce ne fût qu’à ce moment-là qu’il décida de rentrer; il montrerait ce talent tout récemment acquis à la jeune femme le lendemain et il l’emmènerait dans les montagnes pour qu’elle puisse faire une vraie descente aussi.Voir l’homme qu’elle aimait fournir tous ces efforts pour apprendre quelque chose qu’elle aimait faire lui avait réchauffé le cœur. Comme il se l’était promis, Leiftan emmena Serena dans les montagnes et elle s’y éclata toute la journée à l’obliger à la transporter jusqu’en haut des pistes qu’elle se traçait tout seule dans la neige fraîche, lui préféra s’en tenir aux petites collines où une chute ne signifiait pas tomber dans de la neige profonde de deux mètres.Serena raconta à Alec comment son père avait littéralement volé à sa rescousse lorsqu’une partie de neige s’était détachée et qu’une petite avalanche l’avait entrainée sur quelques mètres. Son récit se termina sur une note légère: la boisson chaude qu’ils avaient bue après leur escapade dans le froid, exactement comme ils l’avaient fait aujourd’hui.
“Tu m’apprendras aussi?”
“À faire du snowboard?”
Alec hocha la tête, “Bien évidemment mon coeur, je t’apprendrai tout ce que je sais,” répondit-elle en lui embrassant tendrement le front.

Retour

Par Walden

L'atmosphère était étrangement remplie de mélancolie et de renouveau, comme brouillée, alors que le soleil rayonnait haut dans le ciel.
Et tout avait basculé.
"Serena ! Il est revenu !"Le cri avait tranché les airs, le monde était redevenu net. Et Serena n'avait eu besoin d'aucune information supplémentaire.Revenu...Courant à toutes jambes, son cœur s'emballa, rattrapant tous les battements qu'il avait loupé durant des années. Il était là, à nouveau, vivant, respirant. Il était là et il prendrait enfin son fils dans les bras.
Elle avait monté les marches menant à l'infirmerie, dépassant l'élite dirigeante d'Eel qui s'y était regroupée. Serena ne s'était pas formalisée des personnes qui avaient alors tenté de lui parler. Hors de question de perdre ne serait-ce qu'un instant, pas après tout ce temps.
Eweleïn se retourna brusquement en entendant la porte claquer dans son dos. Elle avait été formelle en interdisant d'entrer dans l'infirmerie le temps qu'elle ausculte Leiftan, mais ce fut pourtant sans un mot qu'elle s'effaça pour laisser le couple vivre leurs retrouvailles.Quasiment inchangé, impérieux et souverain, il semblait presque perdu entre deux époques. Mais son regard était empreint de nostalgie alors que pour lui, une seule seconde s'était écoulée depuis sa mise en sommeil.Il est revenu, pas vrai ?Serena s'approcha de lui, troublée mais décidée. Elle ne prononça pas le moindre mot et Leiftan répondit à son silence. Il lui prit la main, de l'autre caressa ses cheveux, ses clavicules. Il joua avec son collier, approcha son visage et les troubles de Serena s'envolèrent.Il est là.

Retour

Par Juene (suite de Retour)

Et soudain, elle réalisa qu’il était bel et bien devant elle, en chair et en os. Elle avait rêvé de ce moment durant des nuits, qui s’étaient allongées en des années, tantôt sentant son espoir s’envoler, tantôt s’accrochant à lui comme si seul lui la maintenait en vie. Elle en avait rêvé, si intensément qu’elle avait bien failli en devenir folle, mais dans aucun de ses pensées oniriques elle n’avait imaginé une sensation plus douce que celle de sa peau contre la sienne, un regard plus touchant que celui qu’il posait en ce moment sur elle. Des sentiments aussi forts qu’antan, elle qui pensait qu’ils s’atténueraient avec le temps. Sa gorge se serra douloureusement, elle avait l’impression de suffoquer : elle étouffait. Son cœur qui semblait s’être réveillé après ces longues années d’absence commença à la faire souffrir, et elle sentit ses yeux s’emplir de larmes. Pourtant, elle n’avait jamais osé ne serait-ce que verser la moindre larme dans un lieu public, mais c’était plus fort qu’elle : c’était comme si la boîte dans laquelle elle avait enfoui tous ses sentiments négatifs pour se concentrer sur l’éducation de son fils s’était ouverte d’un coup. Leiftan dut le ressentir, car il passa sa main sur sa joue, le regard pénétrant : elle pouvait y lire des excuses, une profonde tristesse, mais surtout une envie de comprendre ce qui s’était passé durant tout ce temps. Son cœur se serra davantage quand elle aperçut à travers l’émeraude de ses yeux un semblant d’incompréhension, de surprise de voir ses traits marqués par le temps et la peine. Effleurant sa lèvre inférieure de son pouce, son regard s’attarda sur celle-ci. Quand il s’approcha d’elle, elle retint son souffle : plus rien n’existait, il n’y avait ni infirmerie, ni sacrifice blanc ; ils étaient unis comme ils l’avaient toujours été.-Maman ?Serena se figea comme si elle venait de recevoir une flèche dans son dos. Leiftan, le regard troublé, tourna lentement sa tête vers la voix qui venait de le ramener à la réalité. A l’entrée de l’infirmerie se trouvait un petit garçon sur lequel le soleil semblait s’être penché tant il rayonnait : ses queues blanches battaient frénétiquement, ses yeux pétillants étaient avides de curiosité, et ses oreilles soulevaient des mèches blondes et noires. La bouche entrouverte, Leiftan semblait sous le choc. Ses mains tremblaient, tout son visage portait un masque d’effroi. Il se leva pour s’approcher du petit garçon, mais à l’instant même où il lui fit face, Lance apparut dans l’encadrure de la porte. Le sang de Serena ne fit qu’un tour : elle bondit pour attraper Leiftan qui avait levé son poing contre son ancien ennemi. Le petit garçon, surpris par les cris, la violence, s’effondra en larme et se jeta dans les bras de Lance qui observait Leiftan la mâchoire serrée. Les yeux de l’aengel se cerclèrent d’ombres comme si les ténèbres commençaient à l’envahir, et Serena jura voir une aura maléfique se dégager de lui.-Lâche-le !
-Leiftan calme-toi, hurla Serena, Lance est de notre côté maintenant !
Soudain, elle sentit tout son corps se relâcher, comme s’il s’était assoupi. Levant son visage vers le sien, elle fut glacée d’effroi : il n’y avait plus aucune ombre dans ses yeux, mais seulement de la colère mélangée à une profonde tristesse. Son regard allait de Lance à elle, et avec un rire sans joie, il lâcha :-J’ai été stupide de penser que tu m’attendrais.Le cœur de Serena se gonfla d’indignation. Elle ouvrit la bouche, mais en voyant par-dessus l’épaule de Leiftan son fils pleurer, elle lâcha sans quitter des yeux son ancien amant :-Lance, emmène Alec dans sa chambre.Sans se faire prier, son ami attrapa le petit garçon par la main pour quitter la pièce. Leiftan passa à côté d’elle pour se placer devant la fenêtre, le regard perdu au loin. Serena retenait son souffle, comme si elle avait peur de le déranger dans sa contemplation. Elle ne savait pas par où commencer, et elle attendait qu’il l’aide à formuler son histoire. Après un temps qui lui parut infini, il se retourna vers elle pour planter dans ses yeux un regard empli de mélancolie :-Quel âge a-t-il ?
-Six ans.
Elle attendait qu’il lui pose la fameuse question, sentant comme un poids sur sa poitrine qui l’empêchait de respirer.-Il est de moi ?Elle hocha la tête, ses poumons la brulant. Des gouttes de sueur coulaient le long de son dos, elle sentait tous ses muscles tellement tendus qu’ils en tremblaient presque. Leiftan poussa un soupir.-Je suis désolé, ça fait beaucoup à encaisser pour moi, j’ai besoin d’être seul…Serena sentit la colère montait en elle plus rapidement que la lave dans un volcan en éruption, et d’un geste vif, elle attrapa Leiftan par le col pour le plaquer contre le mur.-Tu as besoin d’être seul ? Cracha-t-elle. Ça fait sept ans que je suis seule ! Que j’attends ton retour, que je me démène pour survivre ! J’ai cru mourir quand tu es rentré dans ce foutu cristal ! Mais je n’avais même pas le droit de me laisser dépérir, car Alec grandissait déjà en moi ! A partir du moment où tu es parti, je n’ai jamais été seule ! Décision que tu as prise égoïstement, en m’abandonnant seule ici. Et toi tu me demandes de te laisser du temps ? Alors que…Sa voix se perdit dans ses sanglots. La mâchoire serrée, ses larmes inondaient ses joues comme un fleuve en pleine tempête envahit les berges. Leiftan la regardait avec un air désolé, mais elle n’avait pas besoin de cette pitié. Ce qu’elle voulait, c’était lui, et le couple qu’ils avaient formé. Un couple qui n’existait plus désormais. Leiftan posa ses mains doucement sur ses épaules.-Je suis désolé Serena… Cet enfant… C’est trop soudain pour moi.La jeune femme sentit ses jambes se dérober sous elle. Le regard dans le vide, ces derniers mots se répétaient en écho dans sa tête, elle voyait tout son monde s’effondrer. Elle avait l’impression qu’elle était redevenue une adolescente à fleur de peau, au temps de ses premiers émois et dont le cœur venait de se briser en mille morceaux. Leiftan ajouta :-Je pensais que ces années m’auraient assagi, mais force est de constater que cette part de ténèbres persiste en moi et… Tant que je ne l’aurai pas définitivement éliminée, je ne pourrai pas me permettre de vous approcher. Que ce soit Alec, ou toi. Je… J’ai besoin de temps.Dans un mouvement qui apparut une éternité à Serena, il déposa un baiser sur son crâne et sortit de l’infirmerie. La porte se ferma dans un bruit sourd, et elle pensa qu’elle ne s’ouvrirait plus jamais. Elle ne sut dire combien de temps elle resta sur le sol, telle une loque abandonnée, mais quand elle reprit conscience, la nuit était tombée. Elle serra ses poings, si fort que ses ongles se plantèrent dans ses paumes, provoquant une douleur infiniment plus douce que les mots de son ancien compagnon. Jusqu’ici, elle n’avait jamais abandonné, et elle avait toujours tout fait pour son fils : il lui fallait un père, et elle comptait bien le récupérer.

Miracle

Par Togame

Les fêtes de fin d’année à Eldarya étaient assez particulières. Elles mêlaient traditions et rituels ancestraux, comme le culte des saisons et les liturgies du solstice d’Hiver, et des célébrations plus modernes inspirées des coutumes terriennes. Noël était donc un moment « magique », au sens aussi bien littéral que figuré, et les festivités se succédaient pendant un bon mois.L’effervescence battait son plein dans toute la cité d’Eel, du refuge au cœur du QG, et petits et grands s’enivraient de cette ambiance féérique. Même pour des êtres magiques par nature, l’émerveillement était au rendez-vous. Les mages redoublaient de créativité pour décorer et embellir la ville de lumières virevoltantes, de feux follets scintillants et de ballets enneigés.Cette année était d’autant plus spéciale qu’on pouvait compter sur le plus beau des miracles : le retour de l’aengel, repenti par son sacrifice héroïque, qui avait sauvé Eldarya sept ans plus tôt, et sans qui le monde n’aurait plus jamais vu un seul hiver. On attendait de lui qu’il bénisse cette année et celle à venir, et qu’il leur promette monts et merveilles, comme si être un aengel signifiait qu’il pouvait distribuer les miracles comme on distribuait des cadeaux.La pression du peuple était telle que Huang Hua avait tenté de convaincre Leiftan de participer à la grande procession hivernale, organisée en son honneur. En vain. L’aengel n’était pas plus prêt à prendre les armes réelles qu’il n’était prêt à brandir les armes politiques et religieuses.— Ce sera une grande déception pour les habitants d’Eel et ceux qui sont venus de loin pour participer aux célébrations, lui confia la chef de l’Étincelante avec une moue contrariée. Mais je comprends ta réticence, je ne te forcerai pas la main. Je te demande juste de bien y réfléchir. Il reste encore un peu de temps avant le réveillon de Noël.L’aengel se contenta de hocher la tête. En vérité, il aspirait à être seul, en particulier en cette période de grande agitation. Malheureusement, la solitude ne semblait pas vouloir lui tenir compagnie. Alors qu’il allait se retirer dans sa chambre pour y méditer, c’était Serena qui était venue le solliciter. Elle le salua par un sourire chaleureux que Leiftan lui rendit sans grand enthousiasme. Avant que le malaise ne s’installe définitivement entre eux, Serena prit la parole.— Je voulais te parler des fêtes de fin d’année. Je sais que tu n’es pas d’humeur très… “festive” ces derniers temps, mais je me suis dit qu’on pourrait essayer de passer ce moment en famille. Juste Alec, toi et moi.
— Huang Hua a d’autres plans pour moi, moins… conviviaux, déclara-t-il mollement.
— Tu veux dire la procession ?
— Tu le savais déjà ?
Serena hocha la tête.— Je lui ai dit que tu refuserais, mais elle a quand même voulu te demander. Pourquoi ? Ne me dis pas que tu comptes accepter ?Du point de vue de l’aengel, s’il devait choisir entre passer Noël avec son ex-compagne et leur rejeton ou être mis sur un piédestal pour parader dans toute la cité, c’était un peu la peste ou le choléra. Aucune des deux perspectives ne l’enchantait vraiment, mais le dilemme lui servait d’excuse pour éviter d’avoir à prendre une décision ou à émettre un refus clair et net.— Je ne sais pas encore…
— Huang Hua m’a proposé de parader à tes côtés, en ma qualité de prêtresse, et de mener l’office religieux en l’honneur de l’Oracle et du Cristal.
— Et ?
— Je ne veux pas qu’Alec se retrouve tout seul ce soir-là. Il adore tellement Noël, le priver de ses parents alors que c’est son jour préféré de l’année, ce serait cruel, tu ne crois pas ?
— Donc tu as refusé.
La kitsune acquiesça.— Tu en as déjà bien assez fait comme ça pour ce monde, dit-elle en posant une main apaisante sur le bras de son ex-compagnon. Huang Hua ne comprend pas, elle a toujours vécu pour les autres et pour le bien commun. C’est triste à dire, mais elle fait même passer son devoir avant sa famille ou son amante. Ce n’est pas un reproche, je trouve même son dévouement et son abnégation admirables, mais je sais que tu ne partages pas sa vision des choses.Leiftan secoua la tête.— Huang Hua cherche à contrôler des choses que nul ne peut contrôler. Lutter contre le destin est un combat perdu d’avance. Regarde, j’ai donné ma vie en espérant sauver ce monde, et on m’a recraché comme un morceau trop gros à digérer. Ce n’était pas un miracle ni un pardon accordé par l’Oracle. C’est la preuve de mon inutilité. La preuve que ce monde est condamné à périr et que personne ne peut rien y faire. Nous n’arrêterons pas la fusion entre les deux mondes, nous ne résisterons pas au vent du changement.
— Je te trouve bien pessimiste, fit Serena en fronçant les sourcils face au discours fataliste de l’aengel.
— Je suis réaliste, répliqua Leiftan solennellement. Mais je suis en paix avec cette idée. Toute chose a une fin, il faut l’accepter et l’accueillir comme l’ordre naturel des choses.
— Et tu crois qu’attendre cette fin en méditant toute la journée est la meilleure chose à faire ? Si la fin est inéluctable, tu ne crois pas qu’il vaudrait mieux profiter du peu de temps qu’il nous reste afin d’accueillir la fin du monde sans regret ?
— Est-ce que convoiter le bonheur tout en sachant qu’on va le perdre à jamais et bien plus tôt qu’on le souhaiterait, ce n’est pas tout aussi regrettable ?
Serena secoua la tête avec un sourire désabusé.— Tu m’exaspères, soupira-t-elle. Soit. Fais ce que tu veux. Après tout, tu n’as jamais voulu prendre tes responsabilités et endosser ton rôle de père. Je ne vois pas pourquoi cela changerait maintenant. Comme tu dis, espérer des miracles ne sert à rien.La kitsune lui tourna le dos en claquant des talons avec agacement. Elle tournait en rond avec lui et, malgré toutes ses tentatives pour le sortir de sa bulle, elle n’était jamais parvenue à la percer. Il était hermétique à toute forme d’interaction sociale ou sentimentale, il était devenu cynique et fataliste, et il s’exprimait comme s’il détenait une vérité universelle qui échappait au commun des mortels. Serena se demandait ce qu’il fallait pour le secouer un bon coup et le ramener sur terre. Si même la fin du monde le laissait de marbre, elle ne voyait pas ce qui était susceptible d’ébranler son cœur de pierre.✦✦✦Serena n’aurait pas dû prier pour le pire, car le pire était arrivé. Au matin du réveillon de Noël, la kitsune s’était rendu compte avec horreur que son fils avait disparu. Comme chaque matin, elle s’était rendue dans sa chambre pour le réveiller. Elle était même étonnée qu’il ne soit pas déjà levé, car ils avaient prévu de passer les fêtes avec Artémis, la meilleure amie de Serena et la « tata » d’Alec, et le petit garçon était si excité qu’il avait eu du mal à s’endormir.La kitsune n’avait pas tout de suite cédé à la panique. Alec était peut-être déjà dehors, à jouer dans le jardin enneigé avec son familier. Malheureusement, il n’y avait aucune trace de lui. La neige, immaculée, formait un manteau blanc que rien n’avait altéré. Pas un seul pas, pas une seule traînée. C’était comme si son fils – et son familier qui manquait également à l’appel – s’était volatilisé.Alors que la kitsune faisait face à la terrible réalité, l’angoisse commençait à monter lentement. Paralysée, elle ne savait plus quoi faire ni penser. Elle reste interdite un moment, en pantoufles dans la neige, le froid glacial la pénétrant jusqu’aux os, lorsqu’une petite voix lui ordonna de se ressaisir. Ramenée à la raison, Serena fonça dans la maison pour se changer au plus vite et se rendre de toute urgence au QG. Si quelqu’un pouvait l’aider à retrouver Alec, c’était bien la Garde d’Eel, mais chaque seconde comptait et elle ne pouvait se permettre d’en perdre une seule de plus. Il fallait sonner l’alerte et lancer les recherches au plus vite.Serena savait pouvoir compter sur Huang Hua et les membres du QG. Le phénix avait immédiatement ordonné qu’on ferme les portes de la cité et qu’on ratisse chaque quartier et chaque maison de la cave au grenier. Artémis, tout aussi bouleversée par la disparition soudaine d’Alec, s’était précipitée aux côtés de son amie pour la soutenir dans cette épreuve et veiller sur son état psychique et émotionnel.— Leiftan est-il au courant ? demanda-t-elle à sa sœur de cœur.La kitsune secoua la tête. Dans la précipitation, elle n’avait même pas pensé à lui en parler. C’est la première chose qu’elle aurait dû faire, c’était la première personne vers qui elle aurait dû se tourner, mais elle était allée voir Huang Hua et Artémis sans même penser à lui.
Au fond d’elle, elle savait d’où venait cet acte manqué. Elle craignait sa réaction, ou plutôt, sa non-réaction. Et si l’annonce de la disparition de son fils le laissait aussi indifférent que la fin du monde ? S’il lui répondait par un haussement d’épaules et un « tant pis, c’est la vie », serait-elle en mesure de le supporter ? Elle savait que non. Elle deviendrait folle au point de vouloir lui faire mal, très mal.
Artémis avait remarqué le trouble de son amie, car elle posa une main réconfortante sur son épaule.— Je peux aller lui parler à ta place, si tu préfères, lui dit-elle avec un sourire compatissant. Tu devrais aller voir Eweleïn, pour qu’elle te donne un calmant, tu as une mine affreuse.Serena hocha lentement la tête. Heureusement que son amie était là. C’était la seule capable de lui faire entendre raison et de la calmer dans ces moments-là.Artémis l’avait retrouvée un peu plus tard, à l’infirmerie, où l’elfe l’avait obligée à s’allonger.— Alors ? Qu’a-t-il dit ? Il va partir à sa recherche ?
— Il… Il a dit qu’il avait foi en Huang Hua et qu’il était sûr que la Garde mettrait tout en œuvre pour le retrouver.
— Donc il ne va pas participer aux recherches lui-même, souffla Serena avec amertume.
— Je ne sais pas. Tu sais comment il est, il est resté parfaitement stoïque, mais c’est difficile de savoir ce qu’il pense vraiment au fond.
— C’est bien ça le problème ! Il pense beaucoup trop, mais il n’agit absolument pas ! Moi, je ne compte pas rester les bras croisés à attendre que d’autres retrouvent mon fils à ma place !
— Je t’accompagne, déclara Artémis qui savait que cette fois-ci, elle ne pourrait pas l’arrêter.
Les deux femmes étaient revenues à la case départ. Cinq heures s’étaient déjà écoulées depuis la disparition d’Alec, il n’était pas loin de midi, mais les recherches dans l’enceinte de la cité n’avaient rien donné. En concertation avec Huang Hua, elles avaient donc décidé d'élargir le périmètre à l’extérieur d’Eel. Des équipes avaient été déployées dans la forêt, à travers les plaines et le long de la plage.✦✦✦Artémis et Serena cherchaient du côté de l’arbre creux, lorsqu’elles furent alertées par un messager.— Nous avons trouvé une piste, sur la plage, leur dit l’homme.
— Vous avez trouvé Alec ?
— Non, mais… Vous devriez venir voir par vous-même, Madame.
Le cœur de Serena se serra.
L’expression solennelle du gardien ne lui disait rien qui vaille. Une fois de plus, Artémis la calma avec quelques paroles apaisantes.— Ne pense pas au pire, lui dit-elle d’une voix douce. Nous avons enfin une piste solide, alors garde espoir.
La kitsune hocha doucement la tête en ravalant ses larmes qui avaient déjà coulé en abondance depuis ce matin.
Une fois sur la plage, la « piste » dont le gardien avait parlé s’était révélée être des traces de sang qui avait imbibé le sable froid, aussi fin et blanc qu’un tapis de neige.— Ce n’est pas le sang d’Alec, déclara Artémis avec un soupir de soulagement après avoir examiné les traces.Le cri d’un autre gardien les tira de leur réflexion. Leur deuxième découverte ne fut guère plus réjouissante que la première.— C’est le familier d’Alec… murmura Serena, la voix étranglée par les sanglots.
— Il est mourant, constata Artémis en s’agenouillant près de la créature au flanc ensanglanté. On dirait qu’il a pris un coup de poignard.
— Tu crois qu’on peut encore le sauver ? demanda la kitsune en pensant à la peine qu’aurait son fils s’il apprenait que son compagnon avait perdu la vie.
Son amie hocha la tête.
— Il n’est pas trop tard, si on l’amène à Eweleïn, elle devrait pouvoir le soigner. Mais il faut faire vite, il a perdu beaucoup de sang.
— Et Alec ? Si on rentre au QG maintenant…
— La piste s’arrête là. Si on soigne son familier, il pourra nous mener à lui…
— Et s’il a été embarqué sur un navire clandestin ? Il est peut-être déjà loin en mer à l’heure qu’il est…
— Si c’est le cas, nous écumerons les océans et nous retournerons ciel et terre pour le retrouver s’il le faut.
Serena avait décidé de faire confiance à Artémis, mais même le flair du familier d’Alec n’avait pas suffi à pister son jeune maître. La kitsune venait de voir son dernier espoir s’envoler et elle était à deux doigts de perdre la raison. Son équilibre psychomagique ne tenait qu’à un fil et menaçait de sombrer dans les ténèbres les plus sombres et les plus violentes, après quoi elle ne répondrait plus de rien. En cet instant, elle avait besoin de Leiftan. Elle avait besoin de lui plus que jamais. Il était le seul qui pouvait l’empêcher de sombrer dans la folie. Et il était le seul… à ne pas être à ses côtés alors qu’elle traversait cette terrible épreuve.Lui aussi avait disparu. Il n’était ni dans sa chambre, ni dans les jardins du QG, ni au terrier où il avait l’habitude de méditer par tous les temps et en toutes saisons. Où était-il et que faisait-il alors que le monde de Serena s’effondrait ? Elle ne l’avait jamais autant haï qu’en cet instant. Elle ne s’était jamais sentie aussi seule et jamais elle n’avait eu aussi peur.Alors que la kitsune gisait inerte dans le corridor des gardes, dos à la porte de la chambre de Leiftan, les yeux fixés sur le mur qu’elle ne voyait pas, son cœur frissonna d’effroi lorsqu’elle entendit les cloches de la cité sonner les douze coups de minuit. Dehors, la fête battait son plein. La clameur des gens en liesse lui donnait la nausée et les premiers feux d’artifice lui firent l’effet d’un coup de poignard en plein cœur.Comment le monde pouvait-il continuer à tourner avec autant d’insouciance alors qu’elle se mourait à petit feu ? Comment le bonheur pouvait-il encore exister alors qu’on lui avait arraché ce qu’elle avait de plus cher ?Serena plaqua ses mains contre ses oreilles en poussant un cri strident qui retentit dans tout le QG. Elle se leva d’un bond, le regard hagard et l’esprit noyé par la rage et le désespoir.— Où est-ce que tu vas comme ça ? l’interpela Artémis qui avait accouru dès qu’elle l’avait entendu crier. Serena ?
— Pousse-toi.
— Pas tant que tu ne m’auras pas dit où tu comptes aller avec cette aura meurtrière ?
— Ils vont payer pour ce qu’ils ont fait.
— Qui ça ?
— Tout le monde !
— Tu n’as pas les idées claires, Serena. Calme-toi.
— Ne me dis plus jamais de me calmer ! hurla la kitsune en pointant un doigt accusateur vers son amie. Tu crois que tu pourrais rester calme, toi, à ma place ?!
— Je n’ai jamais dit que c’était facile, et moi aussi je suis morte de trouille, mais il faut bien qu’une de nous deux garde la tête froide.
Serena n’était plus apte à entendre raison, mais pour son bien et celui des autres, Artémis devait à tout prix l’empêcher d’aller plus loin. Heureusement, Eweleïn arriva à point nommé pour désamorcer la situation.— Alec est revenu ! leur annonça-t-elle, le visage ruisselant de larmes de soulagement. Il est apparu dans la salle du Cristal.
— Il va bien ? s’enquit Artémis qui était tout aussi abasourdie par la nouvelle que l’elfe.
— Oui, il n’a pas une seule égratignure.
Serena n’avait pas attendu la fin de la conversation pour se précipiter vers la salle du Cristal. Dès qu’elle vit que son fils était sain et sauf, elle se jeta sur lui et le serra fort dans ses bras.— Maman, tu m’étouffes, souffla Alec tout en laissant sa mère l’étouffer de son amour.
— Où étais-tu passé ? lui demanda-t-elle tout en éclatant en sanglot tant elle était soulagée de l’avoir enfin retrouvé. Je me suis fait un sang d’encre.
— J’étais au Pôle Nord avec Monsieur Jack, lui expliqua le garçon. Il y avait aussi des lutins et des familiers trop gentils. On a fait des tours en traîneau et on a emballé tout plein de cadeaux.

— Hein ? fit Serena en clignant des yeux, interloquée par le récit de son fils. Mais…
La kitsune interrogea Huang Hua du regard. Cette dernière lui répondit par un bref hochement de tête.
— On en reparlera plus tard, dit-elle. Alec est revenu, c’est le plus important. Et quoi qu’il lui soit arrivé, il semble en avoir gardé un bon souvenir, donc vous devriez profiter de ce miracle de Noël.
Serena acquiesça. Cette histoire la laissait perplexe, il y avait clairement quelque chose qui clochait, mais Huang Hua avait raison. Ce n’était pas le moment d’enquêter sur ce mystère, ils auraient bien le temps d’y réfléchir plus tard.— Viens, mon chéri, dit-elle doucement à Alec. On rentre à la maison.
— On va ouvrir les cadeaux ?
Serena hocha la tête en lui souriant tendrement.
— J’ai déjà eu mon cadeau, lui dit-elle en lui caressant les cheveux avec amour.
— Ah bon ? Tu as eu quoi ?
— C’est toi, mon chéri, le plus beau cadeau du monde, répondit-elle en embrassant son fils sur le front.
— Toi aussi t’es le plus beau cadeau du monde, Maman, dit à son tour Alec en enlaçant sa mère.
— T’es vraiment un petit malin, toi ! répliqua Serena en riant aux éclats.
Mère et fils célébraient leurs retrouvailles sous le regard attendri de Huang Hua. Un miracle pouvant en cacher un autre, leur retour à la maison leur réservait également une belle surprise.Serena avait été étonnée de trouver la maison éclairée, mais elle avait immédiatement pensé à Artémis.Son amie devait initialement passer le réveillon avec eux et elle avait sans doute pris les devants pour tout préparer avant leur retour. La kitsune faillit tomber à la renverse lorsqu’elle entra dans le salon, où ronflait un magnifique feu de cheminée, pour y trouver Leiftan déguisé en père Noël, en train d’installer les cadeaux sous le sapin.— Wow ! C’est Papa Noël ! Le meilleur ami de Monsieur Jack ! s’exclama Alec en frappant dans ses mains avec excitation.
— Ho ! Ho ! Ho ! fit l’imposteur en lissant sa fausse barbe blanche. Me voilà pris la main dans la hotte !
Serena réprima un fou rire. La scène était à la fois si cocasse et si touchante, qu’elle était partagée entre l’hilarité la plus totale et une irrépressible envie de sauter au cou de l’aengel et de l’embrasser. La seule chose qui la retenait de céder à ses pulsions, c’était Alec qui n’aurait sans doute pas compris pourquoi sa maman s’était jetée sur le père Noël pour le couvrir de bisous.✦✦✦Leiftan avait joué son rôle à la perfection. Il avait assisté au déballage des cadeaux en expliquant à Alec que seul l’enfant le plus sage d’Eldarya avait le droit de passer le réveillon en compagnie du père Noël en personne, ce qui avait rendu le petit garçon fou de joie. Malgré l’euphorie qui s’était emparée d’Alec, la fatigue commençait à se faire sentir. Le garçon étouffa un bâillement en se frottant les yeux.— Je crois qu’il est l’heure d’aller se coucher, nota sa mère en le prenant dans ses bras. Allez, au lit bonhomme !
— Je ne veux pas ! protesta le garçon. Je veux rester avec Papa Noël.
— Et qu’est-ce qu’il a dit Papa Noël ? Que seul le petit garçon le plus sage d’Eldarya pouvait passer le réveillon avec lui. Si tu n’obéis pas, il ne reviendra pas l’année prochaine.
— Oh non, fit Alec, la mine déconfite. Je veux le revoir l’année prochaine aussi !
— Alors on lui dit au revoir et on va se coucher. D’accord ?
Alec hocha la tête. Il s’extirpa des bras de sa mère pour se jeter dans ceux de Leiftan. Il lui fit un gros bisou baveux sur la joue, puis se pendit à son cou, jusqu’à ce que Serena intervienne pour lui faire lâcher prise.— Merci Papa Noël ! s’exclama l’adorable petit garçon avec candeur. C’était le plus beau Noël de toute ma vie !Leiftan se contenta de lui répondre par un sourire chaleureux en lui ébouriffant gentiment les cheveux. Il lui fit promettre d’être gentil avec sa maman cette année aussi, puis laissa Serena le mettre au lit. Pendant ce temps, il avait retiré son déguisement et s’était laissé tomber, épuisé, dans le canapé.— C’est toi qui l’as ramené ? demanda Serena, de retour dans le salon.C’était plus une demande de confirmation qu’une réelle question.— Je ne vois pas de quoi tu parles, répondit Leiftan en affichant une expression indéchiffrable.
— Tu ne vas donc pas me dire ce qu’il s’est passé ? C’est mon fils, j’ai le droit de savoir ce qui lui est arrivé.
— Il ne lui est rien arrivé. Je ne l’aurais pas permis.
— Qu’est-ce que tu as fait ?
Leiftan se tourna vers elle. Ses pensées étaient toujours aussi impénétrables, mais ses yeux verts brillaient d’une lueur qu’elle n’avait pas vue depuis longtemps. Pour la première fois depuis son retour, elle eut l’impression de retrouver le Leiftan d’autrefois, celui qui était plein de malice et de mystère.— Tu vas passer la nuit ici ou tu vas rentrer au QG ? lui demanda-t-elle alors.
— Je ferais mieux de rentrer, répondit-il en se levant.
— Reste, fit Serena en le retenant par le bras. Juste pour cette fois. S’il te plaît.
La kitsune avait déjà vécu deux miracles ce soir, elle pouvait bien en espérer un troisième. Leiftan hésita un instant. Il était partagé entre son désir et sa raison. Ce n’était pas la première fois qu’il était tenté de renouer avec son ex-compagne, mais son esprit fataliste le ramenait toujours à la réalité. Les relations étaient éphémères, l’amour et l’attachement n’apportaient que souffrance et déception. Il voulait se détacher de tout cela, se détacher du monde matériel et émotionnel, pour atteindre une sorte d’Éveil, une compréhension plus profonde et moins superficielle du monde. Serena, elle, lui rappelait constamment qu’il n’était qu’un homme comme les autres. Quand il était avec elle, il se sentait plus important qu’il ne devrait l’être. Il n’arrivait plus à n’être qu’un grain de sable dans l’univers.Leiftan avait laissé Serena se blottir contre lui. Peu sûr de lui, il avait passé un bras autour de ses épaules. Tous deux enlacés, ils contemplaient le feu qui crépitait dans la cheminée.— Merci d’avoir ramené Alec, murmure la kitsune.
— Tu sais ce qui est le plus triste dans cette histoire ? Je suis sûr qu’il préfère voir le père Noël une fois par an que me voir tous les jours, mais je ne peux même pas lui dire que le père Noël c’est moi.
Serena rit à la remarque de l’aengel.
— Tu as du travail alors, si tu veux avoir une chance de rivaliser avec le père Noël. Il a placé la barre très haut.
Leiftan esquissa un sourire amusé. Serena leva son visage vers lui, le regard pétillant de désir. Elle était si belle quand elle le dévorait du regard de la sorte, qu’il en avait oublié toutes ses résolutions. Il passa une main dans ses cheveux et se pencha vers elle pour l’embrasser. Il ne savait pas où cela les mènerait, mais il ne voulait pas y penser. Ce soir, pour la première fois depuis son retour, il avait envie de croire au miracle de l’amour.

Athéna

Sorcière appartenant à la maison Serdaigle, Athéna est connue pour être la meilleure élève de Poudlard et son goût de l'aventure.
Cette rouquine est toujours très bien entourée, appréciant mener ses aventures avec ses camarades de classes. Même si cela doit lui valoir de nombreuses heures de colle.
Elle est pourtant devenue préfète, puis préfète en chef, grâce à son courage et son sens du sacrifice pour protéger ce qui lui tient à cœur.

Dessins

Crédits

Graph'tober 2022

Octobre est enfin là ! Alors pourquoi ne pas profiter de ce mois pour faire quelques petits aesthetics, bbcodes et stamps ? Vous retrouverez donc tous mes travaux ici. Ils sont basées sur des thèmes généraux en lien avec la saison, mais aussi sur mes OC !
Les bbcodes seront disponibles durant le mois de novembre dans la section libre-service !

Jour 1 : Automne

Jour 2 : Rouge

Crédits

Fond : Night forest glowworm light - Pixabay
Icône : Jackshin draw (aka Ahekida)
Illustrations : Bases par Beemoov et modifications par Jackshin draw (aka Ahekida)
Font titre : Northwest Signature
Lune titre : MoonStarer
Merci à toutes les personnes qui ont fait les dessins, les aes/moodboards, les OS et les tenues pour mes OC w

@Ahekida